la Pentecôte

  VIII

                     Le  Mystère de  la Pentecôte

        1. Le passage  de l'ancienne initiation à la  nouvelle

     Comme   cela a déjà  plus d'une fois  été rappelé dans  les pages
de ce   livre, d'après les  communications   du    Cinquième Evangile,
les    enseignements  reçus  par  les  apôtres  et   les disciples  au
cours  des   quarante  jours  de la  part  du  Christ  Ressuscité,  et
également    l'événement     lui-même  de    l'Ascension,  tout   cela
fut  perçu   par eux   seulement  dans  un  état  amoindri   de  cons-
cience, un   état  imaginatif  de rêve.(1) Et  cela signifie  que  ces
puissants mystères   des  mondes  spirituels qui  furent déjà  plongés
dans leurs   âmes, n'ont  pas  encore  pénétré dans  leur   conscience
pleinement   éveillée, claire, diurne. Et  bien qu'ils aient  pu  déjà
vivre le  Christ  en   tant  que le  Porteur   de toute  la  plénitude
des  Forces  macrocosmiques    dans  la sphère terrestre,    néanmoins
ces  forces  mêmes    ne  se sont   pas  encore   épanchées   en  eux,
restant même    dans   la scène  de  l'Ascension  situées  hors  d'eux
de façon  telle, que l'Ascension  elle-même,  ils ont  pu  la  contem-
pler   seulement  comme     d'une   façon  spirituelle  extérieure.(2)
Car  à  ce  degré ils  n'ont  atteint que  la  cognition du    nouveau
rapport entre le  micro-  et  le Macrocosme,   et non  la  fécondation
par, non  la  fusion  avec  ce   dernier. Dans  ce   qui vient  d'être
dit réside   également    la raison  pour  laquelle  dans   l'Evangile
selon Jean,  le Christ, après  Sa Resurrection,   dit  à   Marie-Made-
leine : "Ne  me   touche  pas,  car  je ne  suis  pas  encore    monté
au paternel  fondement    d'Univers."(3) Le Christ, après  Sa   Résur-
rection  d'entre  les  morts,  et même    encore  dans   la  scène  de
l'Ascension, se   trouve  hors le   monde  des    hommes,  Il n'a  pas
encore  gratifié  leur Moi-conscience    individuelle  de  ces  forces
qu'Il a déjà introduites, par  le Mystère  du  Golgotha, dans  l'exis-
tence terrestre.    Afin  qu'advienne  cette   dernière  chose, à   la
fête de   l'Ascension  doit s'adjoindre  la  fête   de la   Pentecôte,
la fête   de    l'épanchement  sur   les apôtres  de   l'Esprit Saint,
de l'Esprit  de   l'Amour  universel.  Ce  n'est  que  grâce    à  une
telle fécondation   des  apôtres  par  l'Esprit macrocosmique,     par
l'universel Esprit   d'Amour,  dans  leur  Moi-conscience   terrestre,


                                                                   235

de   veille, qu'a  pu  pleinement  s'éveiller ce  qui  déjà  de  façon
subconsciente   reposait dans les  profondeurs  de   leurs âmes  grâce
à  leur vie     communautaire sur  Terre avec   le Christ jésus, grâce
à  leur vécu   participant au Mystère  du  Golgotha  et aux  enseigne-
ments,   qui   s'ensuivirent, du  Ressuscité,   jusqu'à y  compris  la
scène  de  l'Ascension.
     Dans  les conférences    consacrées   au contenu   du   Cinquième
Evangile,    Rudolf Steiner décrit cet  éveil  des  apôtres  au  temps
de   la Pentecôte  dans   les paroles suivantes  :"Et  cet éveil, cela
déjà, ils   le sentirent  d'une  façon   particulière : ils sentaient:
effectivement     comme  si quelque  chose  était  descendu  de l'Uni-
vers  sur eux,   ce  que  l'on ne  pourrait  qu'appeler la   substance
de   l'amour   omnirégnant.   Comme      simultanément    fructifiés à
partir  d'en  haut  par l'amour  omnirégnant,   et  éveillés de l'état
vital de  rêve comme    il a été décrit, voilà    comment se sentaient
les  apôtres.  Comme    s'ils avaient été  éveillés par   tout ce  qui
en   tant  que force   primordiale    d'amour imprègne    l'Univers et
le  sature  de chaleur, comme   si cette  force  primordiale   d'Amour
s'était  posée dans l'âme  dé chacun  en particulier, voilé    comment
ils se considéraient."(4)
     Désormais les  apôtres furent des hommes    "éveillés par l'Esprit
d'Amour   du  Cosmos",  et  qui ont vécu la  "fécondation  par l'amour
cosmique   omnirégnant".(5)    Et  maintenant    dans  leurs   propres
vécus  s'est dévoilé  à eux ce qui  jusque là leur advint. Ils purent,
par  exemple,  se  dire au  sujet  du séjour  de  quarante jours  avec
le  Ressuscité :   "Et  le Christ, le  Ressuscité,  était  avec  nous.
Il nous  avait accueillis pour ainsi dire ignorants   dans son  Royau-
me,  il cheminait    avec   nous et   nous  dévoilait les  secrets  de
son  Royaume..."(6)   Car   ce n'est  qu'a  partir  de  la   Pentecôte
que  le Christ   s'unit de  façon  définitive avec   toute l'existence
des  hommes,   et introduit dans leur  propre être  ce qui  auparavant
ne   séjournait que    dans les  hauteurs  du    Macrocosme.    Rudolf
Steiner en   parle dans les termes   suivants : "A partir  de l'événe-
ment   de la  Pentecôte,  l'entité du  Christ vit  ce qui  a la   même
signification  pour elle  que    pour l'homme   le  passage    dans le
pays  d'esprit : l'apparition dans  la sphère   terrestre. Et  au lieu
de   venir dans  un   Devachan,  au lieu de  venir   dans  un  domaine
spirituel,    comme  l'homme  après   la mort   [c'est-à-dire jusqu'au
monde   des   images  primordiales], l'entité   du  Christ a   apporté
le  sacrifice  de  déployer son  ciel  en  quelque   sorte sur  Terre,
de   chercher  son ciel   sur Terre... On  dit  infiniment   beaucoup,
lorsque ce   secret est énoncé  ici avec  les paroles :  Depuis l'évé-



236

 nement   de la   Pentecôte, l'entité du Christ   est auprès des  ..1111ES'S
 humaines   sur  Terre  ; auparavant,    elle n'était  pas  auprès des
 âmes    humaines sur  Terre."(7)  - Ce  n'est qu'à partir  de ce  me-
 ment   profondément significatif  dans  toute l'évolution  de l'huma-
 nité  que  l'on peut parler   du  fait que le grand  Etre   macrocos-
 mique   du   Christ  s'est  définitivement uni   aux  âmes   humaines
sur  Terre, s'est   uni au   microcosme  humain.   Désormais   et pour
tous   les  temps  à  venir  de  la  Terre, s'est  ouverte  pour  tous
les    hommes  la possibilité  de  vivre en  soi  la  présence directe
du  Christ  macrocosmique    à  travers  .le vécu  intérieur du nouvel
Esprit    Saint émanant    de   Lui,  fécondant   l'âme  par   l'Amour
universel,  cosmique,   et   ouvrant  pour sa  Moi-conscience  indivi-
duelle   pleinement   éveillée la perception  des   mondes supérieurs,
la  rendant ainsi   témoin conscient  et serviteur de l'Esprit.  Grâce
à   cela,  l'homme    a atteint' maintenant    un  lien   parfaitement
nouveau    avec le  monde spirituel.  Il vivait la pleine  fusion avec
tout   le  Macrocosme,    s'unissant  à  lui d'une   façon    purement
intérieure,   toutefois en   pleine  sauvegarde   de  son individuelle
Moi-conscience.   Et  cette  possibilité d'une clairvoyance   nouvelle
et  pleinement   consciente   fut  posée  de   façon  prophétique,  en
tant   que semence   pour toute  l'évolution ultérieure de l'humanité,
notamment    dans  le  Mystère    de  la Pentecôte,   qui à partir  de
ce  temps   est le  grand  modèle  primordial  de l'initiation, menant
vers l'union    consciente de    l'homme  avec  sa  patrie spirituelle
originelle, avec  le  Macrocosme     jusqu'à y compris  le    Royaume-
même    du  Père. Rudolf  Steiner décrit  ce   haut état, qui  ne peut
être  atteint  qu'au  sixième   degré de  l'initiation   contemporaine
chrétienne-rosicrucienne,    dans  les   termes   suivants :  "Lorsque
le  disciple  spirituel s'est  frayé  le   chemin  jusqu'à  une  telle
cognition   [du rapport entre  le  Macro-  et  le  microcosme],  alors
un  nouveau  vécu   peut  advenir  pour lui. Il commence  à  se sentir
comme    ne   faisant qu'un  avec  la grande  construction  d'Univers,
bien  qu'il s'éprouve  dans  sa  pleine  autonomie.   Cette  sensation
est une  éclosion   dans  le monde   entier,  une  identification avec
celui-là,  mais  sans  la   perte  de sa   propre identité.  On   peut
qualifier  ce  stade  d'évolution  de  "devenir-un    avec  le  Macro-
cosme".  Il - est important  que l'on a  pas à  penser  ce  devenir-un
comme    si par cela  la  conscience particulière cessait,  et   comme
si l'entité humaine   s'épanchait  dans  le  Tout.   Une telle  pensée
ne  serait  que  l'expression  d'une opinion   découlant  d'une  force
de  jugement  non  éduquée."(8)
    Dans   la pensée  finale du  fragment  cité,  Rudolf Steiner .sou-


                                                                   237

ligne   comme   quelque    chose  de  "très  important"    précisément
cette   différence   radicale  des  chemins    d'initiation ancien  et
nouveau,    menant    vers l'union  avec   le    Macrocosme.  Ce   qui
sur  l'ancien  chemin   ne s'était  déroulé  avec  nécessité  que dans
le  processus   d'un  profond  sommeil    mystérial    semblable  à la
mort,   lors d'un état  de conscience   humaine    fortement rabaissé,
cela, à  notre  époque, il est possible de l'atteindre déjà en  pleine
sauvegarde   de   la  Moi-conscience    individuelle et  de veille,(9)
à  travers  le  lien  direct avec  le   Christ sur  la   Terre   même.
Car    traversant la  mort  et la  Résurrection,   et  manifestant  de
cette   façon    devant toute  l'humanité    sa véridique   image,  le
Christ  a  pu   pour  la  première  fois  poser les   fondations  pour
une  réelle    immortalité du  propre   Moi  individuel  de   l'homme,
le gratifiant  des  forces de  l'Eternité, c'est-à-dire  de l'aptitude
à  sauvegarder    une claire   Moi-conscience   de  veille à  tous les
degrés  de  l'ascension  dans  le Cosmos   spirituel.  Rudolf  Steiner
y  rend  attentif dans  les  paroles  que  voici :  "Cette possibilité
toutefois,  que   la mort, qui  sans   cela serait  destruction,  sera
métamorphosée     en  la   semence   pour  la  Moi-ité   éternelle,  a
été    donnée par  l'impulsion  du  Christ.  C'est  sur   le  Golgotha
qu'avait  d'abord   été placée  devant    l'humanité la  vraie  figure
de  la  mort.  Et par l'union  du  Christ avec  la  mort, de  l'image-
reflet  de  l'Esprit-Père, du   Fils  de  l'Esprit-Père,  de  ce  fait
la   mort sur  le   Golgotha  est  le   départ d'une   nouvelle vie...
d'un   nouveau  soleil. Et désormais    tout  peut  en fait,  tout  ce
qui  auparavant   était là  en  tant  qu'époque    d'apprentissage  de
l'homme   [il s'agit  de   l'ancien  chemin  d'initiation], après  que
l'homme   s'est conquis    un Moi   pour  l'Eternité,  désormais  tout
ce qui  était  là plus tôt peut disparaître, et l'homme   peut  entrer
dans l'avenir   avec  sa   Moi-ité  sauvée,  qui   deviendra  toujours
plus une   imitation de la Moi-ité  du  Christ."(10) - Et si le salut-
même    du  moi   humain advint   en tant  que  résultat  du   Mystère
du  Golgotha,  le fondement   par  contre du fait  que ce  Moi  puisse
à l'avenir   dans son   développement     "devenir  toujours plus  une
imitation  de  la  Moi-ité du  Christ", fut   posé  précisément   dans
l'événement    de la  Pentecôte,  grâce à  l'imprégnation  du   propre
Moi  de   l'homme   par le nouvel  Esprit Saint    émanant du  Christ.
(11) C'est  pourquoi  Rudolf Steiner  dit :  "Rien ne  nous  symbolise
de   façon  aussi belle  l'imprégnation   des  Moi  par  l'esprit, que
le récit du   miracle de la Pentecôte."(12)   Dans  ce sens,  l'événe-
ment   de  la  Pentecôte   est en  vérité  la  pierre  angulaire  pour
une  nouvelle   initiation chrétienne   ayant  ses   sources  dans  le


238

Mystère    du  Golgotha,     venu  remplacer   l'ancienne  initiation,
liée encore au développement     préchrétien de l'humanité.
    Examinons  quelque  peu  plus en  détail à cet endroit le  passage
de  l'initiation antique préchrétienne   vers -la  nouvelle initiation
chrétienne,   en prenant   pour base   le chemin   décrit  plus  d'une
fois par   Rudolf  Steiner  de  l'antique initiation perse.(13)   Nous
y  trouvons  sept  degrés   fondamentaux,    aux  dénominations   sui-
vantes :
    1. Corbeau
    2. Occulte
    3. Combattant
    4. Lion
    5. Perse (nom  du peuple  auquel appartient l'initié)(14)
    6. Héros solaire
    7. Père (15)

    Dans   le  présent  travail, il n'est pas possible de  suivre   de
façon  suffisamment    exhaustive   toute   cette  suite, et en   plus
la  différence  principielle  entre   l'ancien     chemin d'initiation
et  le    chemin   contemporain     chrétien-rosicrucien,    également
composé    de  sept  degrés.  Une   telle   analyse  nous  éloignerait
trop  du   thème  tracé. C'est   pourquoi  nous   nous limiterons  ici
seulement   à  la comparaison  du  sixième  degré  des deux   chemins.
Dans   l'initiation  chrétienne-rosicrucienne,   le   sixième    degré
s'appelle  "fusion avec le   Macrocosme",  et dans l'initiation  perse
il porte le nom  de  degré de "héros solaire". Dans   les  conférences
consacrées  au     Cinquième  Evangile,   Rudolf   Steiner décrit   en
les termes  suivants  ce degré  de l'antique  initiation : "Par-dessus
l'action  d'un peuple   pris isolément,   se tenait ce  qui vit   dans
le  héros  solaire.  Et tout  comme    celui  qui  devait  être initié
dans   le  cinquième   degré  des   antiques  Mystères   devait sortir
de  son corps,...  de   même   celui  qui devait   devenir   un  héros
solaire devait sortir de son  corps, et avoir pour  domicile   pendant
le  temps   de son   ayant-été-sorti  véritablement   le  soleil... Le
héros  solaire vivait pendant  ce   temps de  son  initiation en  com-
munauté   avec tout  le système  solaire. Le  soleil est son domicile,
tout  comme    l'homme   ordinaire   vit sur  Terre   comme  sur   une
planète...  Cela, on  ne pouvait l'atteindre  dans  les anciens   Mys-
tères  que  en  dehors  du  corps.   Et  lorsque  l'on revenait   dans
son corps,  on se  souvenait  de  ce  que l'on avait  vécu en   dehors
de  son corps, et  on pouvait  l'employer..,  pour le salut  de  toute
l'humanité."(16) - Tel  était le vécu  de l'antique initié au  sixième


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degré  de   l'initiation perse. li se  trouvait alors  au   dehors  de
son  corps, et  fut  ravi, au   cours du  sommeil  de  trois jours  au
temple,  sur  le Soleil.  Toutefois le trait le  plus  caractéristique
de  cette antique initiation  fut  justement  le fait  qu'en   montant
dans la   sphère  solaire, l'initié pendant cette  période ne  pouvait
pas  sauvegarder   son  individuelle  Moi-conscience   de   veille. La
conséquence   en  fut que  tout  ce qu'il avait  vécu  dans la  sphère
solaire  fut  perçu  par   sa  conscience   non  pas   directement  au
moment    du  vécu,  mais  seulement    sous  forme   de "souvenir  du
vécu"  après  son réveil  du  sommeil dans  le temple. - C'est  préci
sément   sur  ce  point  qu'advint le  plus grand    changement   dans
toute  la vie mystériale   de l'humanité,   suscitée par la  traversée
de la   mort  et  par la  Résurrection  de  l'Etre solaire du  Christ.
    Grâce  à  cet événement  décisif, et  également   grâce à l'union,
qui s'ensuivit, du Christ  avec toute l'évolution terrestre,  qu'appà•
rut  dans   l'humanité  pour la   première  fois la  possibilité d'ut
teindre le  sixième  degré d'initiation non pas  à travers la   montée
dans la   sphère du  Soleil au prix de la perte de la   Moi-conscience
individuelle, personnelle,   mais à   travers  l'imprégnation  de soi
même,   déjà   dans  les  limites  de la  Terre  même,   par  l'Esprit
Saint    émanant du  Christ, aptitude   à vivre, en  restant à l'inttç
rieur  de son corps  physique,  toute la  plénitude de la vie solaire,
ou, ce qui  revient  au   même : réaliser l'ascension  dans la  sphere
solaire en  pleine  sauvegarde,  dans cette  sphère,  de l'indivicluello
Moi-conscience   de  veille. Cette  dernière chose   advint effective-
ment    avec  les apôtres  au   temps  de   la  Pentecôte.  Et depiii%
ces   temps,  cette  fête  est   le renvoi  prophétique   à   cet ehit
de   l'humanité, lorsque ses plus larges  cercles s'élèveront  jusqu'à
ce  degré   de   pénétration  dans les    mondes  supérieurs,  qui, il
notre époque,  n'est accessible  à l'homme  qu'à   travers la perte luit,
tion  sur le   chemin   de  l'initiation  contemporaine    chrétienno,
rosicrucienne,   et  à  l'acquis sur  ce  chemin  du  sixième  (lep
    A  ce     changement  radical dans  toute  la vie  mystériale   de
l'humanité,  Rudolf  Steiner  y  rend attentif de façon  particulière'
ment  significative  dans  la description ci-dessous  de la   métanior
phose  spirituelle  du  sixième  degré  de  l'antique  initiation diitg,
le  Mystère   de la Pentecôte  : "Et  que vivaient ces  héros soIuire.
pendant   ces trois  jours  et   demi de   leur initiation ? Peniclntt
qu'ils  - nous   pouvons   déjà  l'appeler  ainsi -  cheminaient   sut
le  soleil,  que  vivaient-ils ?  La  communauté      avec le Christi,
qui, avant  le Mystère  du Golgotha,  n'était pas  encore sur  -Ferre
Tous  les  antiques  héros solaires  étaient sortis  dans les  splierrti

240

spirituelles supérieures. Car  c'est  seulement  là  que l'on  pouvait
aux   anciennes   époques   vivre la  communauté      avec  le Christ.
De  ce   monde, dans  lequel devaient monter   pendant leur initiation
les  anciens initiés, le  Christ  en est  descendu  sur  Terre.   Nous
pouvons   alors dire : Ce qui,   par toute  la  procédure d'initiation
dans  les temps   anciens, n'a  pu  être  atteint  que  pour  quelques
uns,  cela a été atteint    comme par un  événement   de type  naturel
dans  les jours de  la  Pentecôte par   ceux qui étaient   les apôtres
du   Christ. Alors  qu'auparavant  les    hommes   avaient  dû  monter
vers  le Christ, c'était  le  Christ qui  maintenant   était  descendu
vers  les apôtres.  Et les   apôtres étaient  devenus,  dans une  cer-
taine   mesure, ces     hommes   qui portaient  en   eux  ce   contenu
que  les anciens héros  solaires avaient  dans  leurs  âmes. La  force
spirituelle du  Soleil s'était déversée dans  les  âmes  des   hommes,
elle  agissait  dorénavant   dans  l'évolution  de  l'humanité.   Pour
que   cela ait  pu  advenir,  les   événements  de Palestine   ont  dû
s'accomplir."(17) Le Mystère   du Golgotha   a dû avoir lieu.
     Ainsi c'est  précisément   dans  le  Mystère   de  la   Pentecôte
que   nous   avons  cet   événement,  à   travers lequel   l'impulsion
du  Christ,  ayant  eu au début  à travers   le Mystère  du   Golgotha
et  l'Ascension un   rapport  envers le corps physique  et   éthérique
de   l'homme,   acquiert  à  présent  un  rapport   envers  son  corps
animique-spirituel,   envers  son  corps  astral   et  son  Moi.   Car
le Christ  a    achevé le    Mystère  du  Golgotha   de   façon telle,
"que  dix jours  après   l'événement  de  l'Ascension,  il envoya  aux
hommes    la possibilité  de  s'imprégner   de  l'impulsion du  Christ
également    désormais  avec   ce qu'il  avait  d'intérieur  animique-
spirituel, avec  le Moi   et  le corps  astral. C'est   l'image  de la
fête  de  la   Pentecôte  :  l'imprégnation  de   l'animique-spirituel
par   la force    comprenant  le  Mystère   du  Golgotha, la   mission
de   l'Esprit Saint. Le   Christ a    accompli  son acte   pour  toute
l'humanité.  A  l'homme  en particulier,  celui qui veut    comprendre
cet  acte, à l'individu humain  en particulier, il a  envoyé l'Esprit,
de  sorte que le spirituel-anirnique  trouve  accès  à  l'acte général
pour  l'humanité.   Par l'esprit,  l'homme   doit  s'approprier  inté-
rieurement,  animiquement-spirituellement,    le   Mystère  du Christ.
Les  deux images  se  dressent l'une  derrière  l'autre dans l'histoire
de   l'évolution de  l'humanité   de  façon  telle,  que   l'image  de
l'Ascension  nous   dit : Pour le  corps  physique  et  pour le  corps
éthérique,   l'événement  du  Golgotha  est   accompli  pour le  tout-
humain.   L'homme  en particulier doit le rendre fertile, en  accueil-
lant  l'Esprit-Saint. Par cela  l'impulsion  du Christ  devient  indi-


                                                                   241

viduelle  pour chacun  en  pa.rticulier."(18)
     C'est pourquoi   cet  Esprit qui  à  la  Pentecôte est   descendu
sur  les apôtres, est en même   temps   l'Esprit de l'Amour  universel
et   l'Esprit de la cognition  du    Mystère  du  Golgotha,  car  dans
- le Moi macrocosmique     du  Christ,  toute  la sagesse   passée  du
monde    devient   Amour,  un  amour   réel,  un  amour  cognitif.(19)
Car     "L'événement   du  Golgotha  est  un   acte   cosmique  libre,
qui  provient  de   l'Amour-du-Monde    et   qui  ne  peut  être saisi
que  par    l'Amour-d'Homme."(20)
     Au  temps    de  la  Pentecôte,    comme  le   montre  l'Evangile
et  comme   le   confirme  l'investigation spirituelle  contemporaine,
l'Esprit Saint est  descendu  sur  les têtes   des apôtres,(21)  grâce
à quoi le  Christ a pu se  mettre à   parler à partir de leurs coeurs,
(22) en  n'étouffant  pas,   mais en  fortifiant  et  en  affermissant
leur • Moi-conscience individuelle.(23) Par cela  fut posé le principe
d'une  nouvelle  action   réciproque  dans   l'homme  des   Forces  du
Père,  du Fils (du Christ) et  de l'Esprit, qui à partir de  ce  temps
.et pour  tous les  temps  à venir  sont  la Pierre  de  fondation  de
tous  les  'véritables   Mystères chrétiens,   puisque leur  but   est
l'union finale  de  l'homme,   en   tant que   microcosme,   avec   le
Macrocosme,    mais  sans  la  perte  de  son  être  individuel.  Dans
ce  sens devient   compréhensible une   caractérisation   fondamentale
de P Anthroposophie,    en   tant que     chemin  vers les    nouveaux
Mystères   chrétiens,    contenue   dans  le   premier    verset-guide
de   Rudolf   Steiner :  "Anthroposophie  est  un    chemin  cognitif,
qui  voudrait  conduire  le spirituel   dans l'être   humain  vers  le
spirituel dans  l'Univers.   Elle apparaît  dans    l'homme  en   tant
que  besoin  du   coeur et  du   sentiment."(24)  En  d'autres mots  :
Anthroposophie,   c'est le  "chemin   cognitif" inspiré par  l'Esprit,
pénétrant   en liberté  dans les têtes des    hommes  à  la  rencontre
des  besoins  provenant de  leur  coeur, dans  lequel agit  le Christ,
besoins  en l'union de  l'Esprit de  l'homme  avec l'Esprit  de l'Uni-
vers,  du  microcosme    avec  le    Macrocosme,  du  Moi   individuel
de  l'homme    avec le    Royaume   du Père,   avec  la  sphère de  la
vie universelle.
    Il devient clair   de  ce qui a  été dit,  que    même  la  source
des  Mystères   chrétiens  contemporains,   nous  devons la   chercher
précisément    dans   l'événement de  la  Pentecôte.  C'est-  pourquoi
le  fait suivant apparaît  profondément    fondé  dans toute  l'évolu-
tion du  Monde,  à savoir  que  dans le   fondement  de ces   Mystères
chrétiens   contemporains  n'a  pu    être posée  que   la  Pierre  de
fondation, formée   des  forces spirituelles par lesquelles  ils agis-

242

sent   dans  l'être humain    à  partir de  la  Pentecôte  originelle.
    En  passant  du cinquième    degré de l'initiation   contemporaine
chrétienne-rosicrucienne    vers   le sixième,  et,  dans  le   rythme
de l'année,  de  la fête  de l'Ascension  vers  la fête de   la Pente-
côte,  nous   nous unissons  par   là-même   avec  tout   son  contenu
qui est   dissimulé derrière les   paroles "apprends   à te  connaître
toi-même",   en   tant  que  véritable  cognition  du  Monde.   Rudolf
Steiner  en  parle de   la façon   suivante :  "Avec cela  nous  avons
déjà  touché le  sixième  degré, ce que   l'on  nomme 'le   plongement
dans   le   Macrocosme'.  Celui  qui  a ainsi  en  lui le  rapport  du
microcosme    au     Macrocosme,   s'est  étendu  vers  la   cognition
du    monde entier. Cela  se dissimule  derrière l'antique sentence  :
Apprends   à  te connaître    toi-même  :"(25)  Et c'est   précisément
ces  paroles   qui peuvent   nous   servir à    présent de   meilleure
introduction à  la compréhension    de ces  Forces  et de  leurs acti-
vités  dans  l'être humain,    à partir   desquelles  au  Congrès   de
Noël  Rudolf  Steiner  a  formulé   la Pierre de   fondation des  nou-
veaux  Mystères    chrétiens : "Nous   par contre,   nous devons  dire
si nous   renouvelons, à  partir des  signes  du   temps [c'est-à-dire
sous  la  conduite de  l'Esprit  du Temps   Michaël I, de  façon  cor-
recte  cette parole :  0  âme de   l'homme,   apprends  à te connaître
toi-même   dans  ton  tissage  essentiel  en Esprit,  •âme   et corps.
C'est  alors que   nous   avons  compris  ce  qui  est  à  la base  de
tout  être  humain :...  la substance du    monde  dans laquelle  agit
et essentialise et vit l'Esprit, qui   rayonne  à partir des  hauteurs
et qui se manifeste   dans  la tête de  l'homme,  la force du  Christ,
qui agit   partout dans l'entour,  qui tisse avec  les airs, circulant
autour   de la  Terre, qui agit  et vit dans   notre système  respira-
toire, et... les  forces  émergeant   dans les  profondeurs  à  partir
de  l'intérieur  de la   Terre,  qui  agissent  dans  nos   membres...
Et à  partir de ces trois forces :  à partir de l'Esprit des hauteurs,
à partir de  la force du  Christ de l'entour, à partir de l'efficience
du  Père, de  l'activité .créatrice du   Père,  qui rayonne  à  partir
des   profondeurs, nous   voulons  en  cet instant   former  dans  nos
âmes   la  dodécadique   Pierre  de fondation   que  nous  enfouissons
dans le sol  de nos  âmes,  afin qu'elle  soit  là en vue  d'un vigou-
reux   signe  dans les puissantes   bases de   notre être  d'âme,   et
[afin] que nous,  dans  l'avenir de l'action de la Société   anthropo-
sophique,   puissions nous  tenir   debout sur  cette   solide  Pierre
de  fondation."(26)  -   Dans la   formation   décrite  de   la Pierre
de   fondation,  il n'est   pas  difficile d'apercevoir   que   devant
nous  s'y  découvre l'essence-même    des  Mystères de la   Pentecôte.


                                                                   243

L'Esprit, agissant   dans les  hauteurs, descend,   en  tant qu'Esprit
de  la cognition, dans la tête  de  l'homme, et  continue  à s'étendre
à  partir de celle-là  jusqu'à y   compris  le coeur   humain.   Grâce
à  cela, les Forces  du Christ, qui   à partir du   temps du   Mystère
du  Golgotha   agissent   dans  l'entour de  la  Terre,  pénètrent   à
travers  l'élément   de  l'air(27)  dans les   poumons  de    l'homme,
et  à partir de  là, à travers  le sang,  pénètrent  dans  son  coeur,
qui peut  alors  s'emplir de  la     substance-même du  Christ.  C'est
pourquoi,  comme     il a été  dit  plus loin dans   l'allocution lors
de  la pose  de  la  Pierre de  fondation,  "Et le sol  adéquat   dans
lequel nous  devons  enfouir  la  Pierre de  fondation  d'aujourd'hui,
le sol adéquat,  c'est   nos  coeurs  dans leur  harmonieux    agisse-
ments  d'ensemble,   dans leur  bonne  volonté,  imprégnée    d'amour,
de  porter en  communauté    le  vouloir anthroposophique    à travers
le  monde."(28)  (Dans ces  paroles,  comme d'ailleurs  dans l'indica-
tion de  l'avenir dans   la citation  précédente,   on  peut ressentir
de  façon    particulièrement    intense     notamment    l'atmosphère
de  la Pentecôte.)   Et,  à la fin,  les forces  du  Père agissant   à
partir des profondeurs,   imprègnent  nos  membres   par  la  volonté,
à  l'aide de laquelle  nous pouvons   retourner  en l'action du   bien
tout ce  qui en   tant que  Lumière   de cognition   descend sur   nos
têtes, et  ce  qui   en  tant  que  chaleur    d'Amour  rayonne à   sa
rencontre à  partir de notre  coeur :

   "Lumière  divine,
   Soleil-Christ,
   Réchauffe
   Nos coeurs ;
   Illumine [par ton Esprit]
   Nos têtes ;
   Que   devienne  bien   [c'est-à-dire  que  se     métamorphose   en
nos actions  de bien]
   Ce  que nous,
   A partir des coeurs,  voulons fonder,
   A partir des têtes,
   Emplis du but, voulons conduire."
    Ainsi   s'écoulent les  Forces, à partir desquelles   au   Congrès
de  Noël  fut   formée et   enfouie  dans  les  coeurs  et  âmes   des
hommes   la  Pierre  de   fondation  d'une nouvelle  vie  spirituelle,
de  la fête  initiale de  la   Pentecôte ayant   signifié déjà il y  a
près de  deux  mille ans  le  grand  passage de  l'ancienne initiation
vers la nouvelle.


244

            2.  Le  vécu contemporain  de  l'Esprit Saint

      Le  rapport  examiné    en conclusion  du  chapitre   précédent,
entre  le Congrès   de Noël   et le Mystère initial de  la  Pentecôte,
découvre    devant  nous,  par un  côté tout  à fait  particulier, son
essence   intérieure  et   toute   sa  signification pour  l'évolution
progressive  de  l'humanité.  Car  le  Congrès   de  Noël est  un pre-
mier   acte  à partir du pur  Esprit  accompli  librement et  ouverte-
ment   au sein  de  l'humanité de  l'époque de   l'âme de  conscience.
     Toutefois il s'ensuit  de tout l'exposé   précédent, qu'un   sem-
blable acte  à  partir  de  l'Esprit n'est possible que  dans  le  cas
du  vécu   par  l'initié à notre époque   de  toute  la  plénitude  du
contenu   ésotérique  de   l'événement de la   Pentecôte, c'est-à-dire
l'atteinte  par lui,   sur  le   chemin  d'intitiation    contemporain
chrétien-rosicrucien,   du   sixième   degré.  C'est   pourquoi   nous
pouvons  poser  ici la question, laquelle,  au fond, a  une significa-
tion angulaire  pour  tout  notre  temps : que vit,  au fond, l'initié
contemporain,   s'élevant vers le  sixième  degré du chemin  d'initia-
tion chrétien-rosicrucien,  et  atteignant  lors de  sa propre   expé-
rience    l'essence-même  du   Mystère de   la Pentecôte ?  Que   peut
vivre l'initié  contemporain,   atteignant  le   degré  de  la  fusion
avec   tout le  Macrocosme    et   avec cela   conservant   pleinement
sa  Moi-conscience   individuelle,   de veille ?   Que  peut-il  alors
révéler   à l'humanité   ? Que    peut dire à  l'humanité   celui  qui
au   vingtième  siècle a  vécu  de   façon   parfaitement   consciente
l'événement    de la   Pentecôte   dans sa   pleine étendue,   et,  de
cette   façon,  peut à   notre   époque être  appelé   de plein  droit
"empli   de l'Esprit Saint" ?(29)  En  quelles paroles  peut-il  alors
révéler à l'humanité  ses vécus ?
     Pénétrons  de  notre écoute   dans ces paroles, nous    annonçant
ce  haut  vécu  d'une  vie  humaine,   et étant  la grande    promesse
pour   tout  notre   temps aspirituel.  Pénétrons   de  notre   écoute
dans ces  paroles d'un  homme   qui  a vécu   parmi nous, vécu   parmi
l'humanité  du      XX-ème  siècle, et qui   pour   la  première  fois
à  notre époque, à  partir  de son expérience  personnelle, a  dévoilé
pour   la conscience      contemporaine le   secret de  ce    que vit,
au fond,  l'homme, qui est  "empli de  l'Esprit Saint".
    Approximativement     au   milieu  de la  dernière  pleine   année
de  sa vie, Rudolf  Steiner   en parle, transmettant,   dans  des  pa-
roles  parcimonieuses   et  en  petit  nombre,  à  tous  les    hommes


                                                                   245

de  bonne   volonté  le plus   profond vécu   de  son   expérience  inté-
rieure,  ouvrant   devant  l'humanité  des  horizons   en vérité   incom-
mensurables    de l'évolution   humaine.
    Dans   la  conférence   tenue   à  Dornach    le 4  juin 1924,  trois
jours  et  demi  avant  la  fête   de  la Pentecôte,   la dernière   fête
de  la    Pentecôte dans  la vie  terrestre   de  Rudolf  Steiner,   nous
trouvons   ces  paroles .: "Oui,  à  ses  disciples   intimes  le  Christ
a dit :  Portez   votre regard sur la  vie de la  terre.  Elle est  appa-
rentée  à  la  vie  du  Cosmos.   Dans  la  mesure   où   vous   regardez
la  terre  et  le   Cosmos  à  l'entour,  c'est le    Père qui   traverse
de  sa  vie  cet Univers.   Dieu   le  Père est   le  Dieu  de  l'espace.
Moi  par contre,   j'ai à  vous   annoncer  que je suis   venu du Soleil,
du  temps,   du    temps qui   accueille  l'homme    seulement  lorsqu'il
meurt.   Je  vous   ai  apporté  à      moi-même  en  vous   sortant   du
temps.  M'accueillez-vous,     disait  le Christ, que    vous  accueillez
le  temps  et   que  vous  ne  succombez     pas  à  l'espace.  Mais   là
vous   devez   également   trouver  le  passage   de l'une   des  triades
- le  physique,  l'éthérique, l'astral -  vers  l'autre triade  : l'éthé-
rique, l'astral  jusqu'à   l'essence  du  Soi spirituel   lGeistselbstig-
keiti. L'essence    du  Soi spirituel  est aussi  peu   à  trouver   dans
le  terrestre   que  le terrestre-physique     est  à  trouver  dans   le
Cosmos.    Mais  je vous   apporte    de lui le   message,   car  je suis
du  Soleil. Oui, le  soleil a  un triple  aspect.   Vit-on  à l'intérieur
du  soleil et  regarde-t-on  du soleil  sur  la terre,  que l'on  a  sous
les yeux   le  physique, l'éthérique,  l'astral.  Ou  bien   regarde-t-on
ce  qui est  dans le soleil    même, que  l'on a  alors, si l'on  se sou-
vient  de  la terre  ou si l'on jette  un   regard sur  elle, sans  arrêt
le  physique   sous  les yeux.     Détourne-t-on  le   regard,  que  l'on
porte   son  regard  de l'autre  côté  sur  l'essence  du  Soi spirituel.
On  oscille  de  part   et d'autre   entre   le physique    et  l'essence
du  Soi spirituel.   Ce qui  entre  les deux    reste  stable  n'est  que
l'éthérique  et  l'astral.  Regarde-t-on  par   contre   dans  l'Univers,
que  le   terrestre disparaît     complètement.   L'éthérique,
l'essence  du   Soi spirituel  est là.  Cela   Sera  votre  coup  d'oeil,
lorsque  vous  parviendrez    dans le  temps    solaire  entre  la  mortz
et  une nouvelle naissance.
    Que  l'on  se  représente  alors   l'homme   s'encapsulant   entière-
ment   avec    son  état d'âme    dans  la  chose  terrestre :    il peut
éprouver  le divin, car du  divin il est né. Ex Deo    nascimur.
    Représentons-nous,   il ne fait pas que   s'encapsuler  à l'intérieur
du  monde    d'espace,  mais   il accueille  le Christ,   qui  a  pénétré
à partir  du monde   de  temps   dans  le monde   d'espace, et  a  appor-


246

té  le  temps    lui-même dans   l'espace de  la  terre : par  cela il
surmonte   dans la  mort    la  mort.  Ex Deo   nascimur.  In  Christo
morimur.   Mais  le  Christ   apporte  le message,  qu'alors,  lorsque
l'espace  est surmonté   et lorsqu'on  apprend  a  connaître le soleil
en  tant  que   créateur de   l'espace,  on se  sent  dans  le  soleil
par le  Christ, on  se sent   transporté  dans  le soleil vivant, puis
le  terrestre-physique   disparaît ;  l'éthérique,  l'astral  sont là.
L'éther igue revit, maintenant   plus  en tant  que  le  bleu du ciel,
mais  en   tant qu'éclat   rougeoyant  du Cosmos.   Et   de ce   rouge
clair ne luisent   pas  vers  le  bas les  étoiles, mais  les  étoiles
nous   touchent avec  leurs  efficiences  d'amour.  Et   l'homme  peut
se  sentir - lorsqu'il se  transporte  réellement   dans  tout cela  -
debout  sur  la  terre,  dépouillé  du   physique,  l'éthérique  étant
là, le  traversant  de  son   rayonnement   et  rayonnant  au   dehors
en  tant que le  rougeoyant  lilas ;  les étoiles non pas  des  points
luisants,  mais  des     rayonnements  d'amour      comme    l'humaine
caresse d'amour.
    Mais  que l'on  éprouve  cela, le  divin  en soi, le divin feu  du
monde   en  tant  que  l'être   de  l'homme jaillissant   en   flammes
de  lui, se sentant dans l'Univers éthérique, vivant  les extériorisa-
tions spirituelles  dans l'astral    se-mettre-à-rayonner du  monde  :
alors cela produit  dans l'homme   le vécu intérieur du   se-mettre-à-
rayonner  de  l'esprit, auquel   l'homme  est appelé   dans l'Univers.
    Lorsque   ceux  auxquels  le   Christ l'avait   annoncé,  se  sont
imprégnés    suffisamment      longtemps  par   cette  pensée,   alors
ils éprouvèrent  l'action de cette  pensée   dans  les langues  ignées
de  la  fête de la  Pentecôte.   Là  ils  ressentirent le mourir   par
le  détachement   et    l'égouttement  du physique  de   la terre.  Là
ils ressentirent toutefois  : cela  n'est  pas  la  mort,   mais  pour
le  physique de la  terre,  la  substance du  Soi spirituel  d'Univers
se lève : Per spiritum   sanctum reviviscimus."(30)
    C'est précisément    un  tel déversement    provenant  de-derrière
les étoiles  de la "substance   du  Soi  spirituel d'Univers"  qui est
ce  que   vit l'initié, dont la  conscience   s'est ouverte   dans  la
sphère  du soleil. Ce   "rayonnement     empli  d'amour", cette   des-
cente  à partir  de   la région  cosmique    située de    l'autre côté
des étoiles, de l'Esprit Saint  en  tant que  substance  du Soi spiri-
tuel d'Univers,  est  en   effet ce   vécu   que les  apôtres   eurent
au  temps  de   la Pentecôte,   et   que  Jean, "le  disciple  que  le
Seigneur  aimait", a   vécu encore  plus tôt, en se tenant  en ,pleine
conscience  sous  la  croix  sur le   Golgotha (car  l'événement    de
la  Pentecôte  pour  Jean   fut le     Mystère-même du  Golgotha).(31)



                                                                   247

     De  ce  vécu    de l'Esprit Saint,   de   façon générale   en  tant
que   vécu angulaire  de l'initié  contemporain     chrétien,  bien  que
sous   une forme   quelque   peu différente,  Rudolf   Steiner en  parle
déjà en  1908,  dans la  dernière  conférence  du  cycle    hambourgeois
consacré   à  l'Evangile   selon Jean :  "Par   tout ce   que    l'homme
prend   en lui  dans  la  catharsis,  il purifie  et  épure   son  corps
astral  en la   'Vierge  Sophia'.  Et à   la rencontre    de  la 'Vierge
Sophia' vient   le  Moi cosmique,    le  Moi du   Monde,  qui   provoque
l'illumination,  c'est-à-dire qui  fait  que     l'homme  a  la  lumière
autour  de   lui, la   lumière  spirituelle.   Cette     deuxième  chose
qui  s'adjoint à la  'Vierge  Sophia',  l'ésotérisme chrétien  l'appelle
- et l'appelle   encore  aujourd'hui  -  le  'Saint  Esprit'. De   sorte
que  l'on s'exprime   tout à fait  correctement   au   sens  ésotérique-
chrétien,  lorsqu'on   dit :  l'ésotériste  chrétien   atteint par   ses
processus  d'initiation la purification   et l'épuration  de  son  corps
astral ; il fait de son  corps  astral la   'Vierge  Sophia'  et devient
recouvert  de   lumière  - si  vous   voulez vous    pouvez le    nommer
recouvert  comme     de   l'ombre  -  par  le  'Saint  Esprit',  par  le
cosmique   Moi  d'Univers.    Et celui   qui alors   est  illumine, qui,
en  d'autres   mots  au  sens  de  l'ésotérisme   chrétien,   a pris  en
soi le 'Saint  Esprit', parle  alors  dorénavant  dans   un autre  sens.
Comment    parle-t-il ?  Il parle  ainsi, qu'il  ne  s'agit pas  de  son
opinion lorsqu'il  parle   de  Saturne,   du Soleil, de   la  Lune,  des
différents membres    de l'entité   humaine, des  processus  de l'évolu-
tion du monde.
    Ses  vues   n'y  interviennent    nullement.   Lorsqu'un  tel  parle
de  Saturne,  c'est   Saturne qui  parle   à  partir de   lui. Lorsqu'il
parle   du Soleil, c'est   l'entité  spirituelle  du Soleil   qui  parle
a  partir de lui. Il   est l'instrument  ; son   Moi a   disparu, c'est-
à-dire est   devenu   impersonnel    pour de   tels  instants, et  c'est
le cosmique     Moi-d'Univers qui  se  sert  de lui  en tant  qu'instru-
ment, pour  parler à  travers  lui."(32)
    Ce  qui   vient  d'être dit, on   peut également     l'exprimer  par
les paroles   suivantes prises de  la   deuxième  moitié  de la  Médita-
tion de la Pierre de  fondation :
   "Où les mouvants
   Du-Monde-les-faits-du-devenir
   Le propre  Moi
   Au    Moi-du-Monde
   Unissent ;"



248

    Et  ce  vécu  n'est rien  d'autre que   l'accomplissement   de  la
façon  la plus directe  et  au degré  le plus  élevé par l'initié con-
temporain    chrétien  des   paroles  mystériales  : "Non   pas   moi,
mais  le  Christ  en moi",   ouvrant  le portail   vers le  réel  vécu
de "l'être-empli  de l'Esprit Saint".(33)
    C'est pourquoi   nous  pouvons  dire qu'a  notre époque,    Rudolf
Steiner,  en   tant  qu'homme,     ayant  traversé     personnellement
dans  son expérience  spirituelle tous les  vécus  ayant  été décrits,
peut   de droit  être  appelé,    également  au   sens  ésotérique  le
plus  profond de  ces paroles : l'apôtre(34) contemporain   du  Christ
Jésus.

      61. Jean   12/32, 13/36   (B)
 VI   62.  Cf.   "Die  geistige  Führung des   Menschen   und    der Menschheit",   GA
      15, ch.   3.
      63. Jean   1/51 (B)
      64.  Cf.   "Rudolf  Steiner  et   les  Mystères  angulaires  de   notre  temps",
      ch. "Le   Congrès de  Noël  1923/24."

                                             VII
                                 Le Mystère  de   l'Ascensio

      1. Cf.    également la description   du  cinquième  degré   de l'initiation chré-
VII   tienne  rosicrucienne dans  la conférence   du 29  6.1907  (GA 100).
      2. Cf. la  conf. du 7.5.1923,   GA 224.
      3. Conf.  du 7.5.1923,  GA  224.
      4.  Marc  16/19 (B)
      5. Conf.  (du soir) du  26.3.1910, GA  119
      6. Conf.  (du  matin) du 28.3.1910,   GA    9.
      7. Conf.  du 26.3.1910, GA    119.
      )8. Conf. (du soir) du  28.3.1910, GA    9.
      9.  Dans   d'autres   conférences,  Ri. olf  Steiner l'appelle  le   monde   des
      images    primordiales, c'est-à-dire   se trouvant   au-desssus   du    Devachan
      supérieur, la  sphère   de  Buddhi   ou  le  monde  de   la  Providence  (cf. p.
      ex. la  conf.  du   25.10.1909,  G  116).   De  façon  plus  détaillée à  propos
      du  lien   entre le  monde    sup  asensible le  plus   proche de  la  Terre  et
      le  monde  de  la Providence,     dvenu  grâce aux  actes du   Christ sur Terre,
      et également   à  propos   du  apport  de ce   nouveau lien  envers l'apparition
      du  Christ dans   l'éthérique  cf. l'ouvrage   "Rudolf Steiner et les   Mystères
      angulaires de  notre   temp  , ch. "La Méditation   de la Pierre  de fondation".
      10. Conf.  du  7.5.1923, G    224.
      11. Conf.  du  15.9.1922,   A 215.
      12. Ibid.
      13. Ibid.
      14. Conf.  du  14.9.19  2, GA 215.
      15. Dans   la  confé-nce    du 28.8.1923,   Rudolf Steiner dit   que  le Mystère
      du   Golgotha  deva   s'accomplir  pour que   l'homme  "reçoive  par l'enseigne-
      ment  du   Mystè    du   Golgotha  sur Terre  la vigoureuse  force  pour  gagner
      le passage    [ap s la  mort]   à  partir du  monde  des  âmes   vers le   monde
      de  l'esprit, d  la région  de  la Lune   vers la région du Soleil." (28.8.1923,
      GA  227).
      16.   On  pe  t également   l'appeler  le karma  lunaire,   à  la différence  du
      lumineux   karma    solaire  grâce auquel   le   karma  individuel  de   l'homme
      s'unit au  k-arma d'Univers.

                                             Vill
                          «    Le Mystère    de la Pentecôte      (x

      1. Cf. la  conf. du 2.10.1913,  GA  148.
 tI   2.  Dans   un  lien quelque    peu différent,  Rudolf  Steiner y  rend  attentif
      dans  les  paroles  suivantes : "Elle  a  disparu, l'impulsion du   Christ, dans


      464

la  mesure    où elle  s'est  manifestée    dans  des    enveloppes  extérieures,
dans   le  monde   spirituel  unitaire,  par  l'Ascension  ; à  nouveau    elle a   VIII
surgi  dix jours    après cela  à   partir  des  coeurs  des  individualités pris
isolément, des   premiers compreneurs."    (15.5.1910, GA  118)
3. Jean  20/17  (B)
4.  Conf. du  2.10.1913,  GA 148.
5. Ibid.
6. Ibid.
7. Conf. du   3.10.1913,  GA 148.
8.  "La Science   occulte en  esquisse", GA  13,  ch. "La cognition des    mondes
supérieurs".
9. Dans  la    conférence du 4.7.1909, Rudolf  Steiner parle  de  façon  particu-
lièrement  claire   d'une telle impossibilité de  conservation  de l'individuelle
Moi-conscience    dans le    processus  de  l'ancienne initiation :  "Considérons
encore   une   fois cette  ancienne    initiation comme    nous l'avons   relatée
dans  les derniers jours.  Qu'est-il  advenu donc  lors d'une  telle initiation ?
Lors d'une telle initiation, de  l'agencement    des corps physique,   éthérique,
astral et  du   Moi,  furent  sortis le  corps  éthérique  et   le corps  astral,
mais   le Moi   resta  en  arrière.  De là  aussi   l'homme   ne pouvait   avoir,
pendant   les  trois jours   et  demi   de  l'initiation, aucune conscience    de
soi-même.   La    conscience de  soi-même    fut  éteinte.   L'homme  reçut   une
conscience  à  partir  du  monde   spirituel supérieur, qui  lui a  été instillée
par  le prêtre-initiateur, qui le   menait  entièrement  ; celui-là lui   mettait
son Moi  à sa  disposition." (GA 112).
10. Conf. du   7.7.1909,  GA 112.
11. En  sauvant  dans  le Mystère   du Golgotha   la "forme   du  corps  physique
de  l'homme",   le Christ  sauve   en  même    temps   le   Moi-humain, dans   la
mesure   où    ce principe   appartient  à  tous  les     hommes sur  Terre,   en
tant  qu'êtres   y  traversant   leur  "stade    humain".  On   peut    également
dire que   le  Christ,  dans le    Mystère  du  Golgotha,  sauve  la   substance-
même   du  moi    humain, autrefois  déversée  dans  l'homme   à travers    Yahvé
par  les six   Elohim solaires,  dont  toute  la  plénitude  des   forces  est  à
nouveau   introduite  par le  Christ  dans  l'existence terrestre  (cf. la  conf.
du  20.5.1908,  GA    103)). Le   principe  par  contre  de   l'individuelle Moi-
conscience   ne  peut   être sauvé    que  par les efforts   de  chaque     homme
en  particulier, dirigés sur la  cognition  consciente et  l'union avec  l'impul-
sion du  Christ, tel  qu'Il agit dans la sphère   de la Terre  après le   Mystère
du  Golgotha,  accessible seulement    par  la traversée  intérieure de  l'événe-
ment   de  la  Pentecôte,    par le   vécu  en   soi de l'Esprit  Saint    envoyé
par le Christ.
12. Conf. du   4.6.1908,  GA 102.
13. On   peut   également  dire   que  cette initiation est   l'initiation de Zo-
roastre  même,   qu'il  a  traversée   à   l'époque de  l'ancienne   Perse,  puis
fondée par lui  pour  ses successeurs.
14. Nous   trouvons   un  degré   analogue  dans  l'antiquité et dans   les  Mys-
tères  égyptiens,  et   également    dans  les   Mystères  de  l'ancien  judaïsme
(cf. Jean 1/47-50).
15. Conf.  du  3.10.1913, GA  148.
16. Ibid.



                                                                              465

       17. Ibid.
VIII   18. Conf. du  7.5.1923,  GA 224.
       19. Nous   ne    devons pas   nous   étonner   que  dans certains  cas, l'Esprit
       Saint   provenant  du   Christ est   caractérisé par  Rudolf  Steiner   en  tant
       qu'Esprit portant   aux  hommes     la cognition  du  Mystère    du  Christ (cf.
       les conf. des  22.3.1909,   GA  107,  31.8.1909,  GA  113,   21.9.1909, GA  114,
       7.5.1923, GA   224),  et  dans  d'autres  cas,   en tant  qu'Esprit  de  l'Amour
       d'Univers  (cf. la   conf.  du  2.10.1913,  GA   148).  Car  depuis l'antiquité,
       l'Esprit Saint,   provenant du   Christ  dans   le  monde    de  la   Providence
       et  agissant à  travers  le Collège   des  Bodhisattvas, et  étant   par  excel-
       lence l'Esprit contenant  la  cognition  du Christ, Celui-là, après  le  Mystère
       du  Golgotha,  s'unit à  la   Substance  de  l'Amour  cosmique    introduite par
       le  Christ dans l'existence  de la   Terre, grâce   à quoi l'impulsion  de l'Es-
       prit,  descendant  sur  les apôtres   à  la Pentecôte,  unit  et   porte  en soi
       les deux   Principes,   et  cet  Esprit  peut  pour  cela   être  appelé  Esprit
       de  la   "Sagesse  imprégnée    d'Amour".   Rudolf  Steiner  dit  : "D'abord  la
       Sagesse,  puis l'Amour,  puis la Sagesse    embrasée par  l'Amour."  (24.3.1908,
       GA  102)  Dans  le monde   hiérarchique, par   cela sont posés  les   fondements
       de  ce   qu'à l'avenir, par  une  libre  activité des  hommes     imprégnés   de
       l'Esprit de la    Pentecôte,  soient  amenés   vers  une     harmonieuse  action
       réciproque, on   peut  dire   également  vers   une sorte   de "réconciliation",
       les Esprits de  Sagesse  et  les Esprits   d'Amour, agissant  depuis l'antiquité
       de  façon  si  diverses  dans   le   Cosmos  (cf. la  conf.  du   24.3.1908,  GA
       102). Cf.  également    le  chapitre  "La  réunion  des  impulsions universelles
       de  la Sagesse et  de  l'Amour  dans le  vécu du Christ".
       20. "Anthroposophische   Leitsâtze", GA  26, v. 143.
       21. Cf. la conf. du  7.5.1923,  GA 224.
       22. Cf. les paroles  de  Rudolf Steiner  citées au  N°2.
       23. Dans  la  conférence  du  30.7.1922  (GA  214), nous   trouvons  la descrip-
       tion  détaillée du fait   suivant,  que  le Christ,  étant   un  Etre   cosmique
       à  ce point  universel, et  pénétrant   directement dans  l'intérieur de  l'hom-
       me,   devrait  dans   ce    cas nécessairement    éteindre   toute  individuelle
       Moi-conscience.   C'est   pourquoi    aussi II  envoya   l'Esprit Saint,   grâce
       Auquel,   à partir   de  la  Pentecôte,  Il peut  séjourner  dans   chaque   Moi
       humain,  en n'éteignant  pas sa conscience.
       24. "Anthroposophische   Leitsâtze", GA  26, v.1.
       25. Conf. du   29.6.1907, GA 100.
       26. Allocution au  Congrès  de  Noël le  25 décembre   1923, GA   260.
       27. Dans l'Evangile, la  scène  de la descente   de l'Esprit Saint  à la  Pente-
       côte  est décrite  dans les paroles   suivantes : "Alors résonna    soudainement
       à  partir des  hauteurs   spirituelles un   son    comme  un  bruissement   d'un
       puissant  vent, et emplit   toute la  maison où ils  furent  assemblés."  (Actes
       2/2 (B)).
       28. Allocution au  Congrès  de  Noël le  25 décembre   1923, GA   260.
       29. Conf. du   20.9.1909, GA 114.
       30. Conf. du  4.6.1924,  GA 236.
       31. Dans  les   paroles de  Rudolf  Steiner citées  ci-dessus,  on •peut claire-
       ment   distinguer  quatre   éléments     fondamentaux,   desquels   se   compose
       le vécu décrit :



       466

                                                                     Me_ce.V/e-

                                    A)ce.>/e-1


 1. "le divin feu-d'Univers  en tant   qu'être de  l'homme",
 2. "le se-sentir dans l'univers éthérique",                                       VIII
 3. "le  vécu de  l'extériorisation d'Esprit dans  l'astral rayonner-d'Univers",
 4. "le   vécu   intérieur du    rayonner-d'Esprit,  vers  lequel   l'homme  est
appelé   dans l'Univers"    (avec ce   dernier  vécu   est lié  ensuite  ce  qui
est décrit  plus loin  en  tant  que   "levée de   la  Soi-spiritualité de l'Uni-

vers").  -  Lors  d'un    plongement   plus  approfondi,   plus  méditatif  dans


ces quatre  degrés,   on   peut ressentir leur lien  intérieur   également  avec
les quatre  parties  de  la   Méditation  de la  Pierre  de  fondation,  ce  qui
nous   permet, ne   fût-ce   que dans  un   pressentiment, de   nous   approcher
vers les sources mêmes    de leur inspiration.
32. Conf.  du 31.5.1908,  GA  103.
33. Cf.   "Rudolf   Steiner  et  les  Mystères  angulaires   de   notre  temps",
ch. 2 et  3.
34. Pour  éviter  des  malentendus  possibles,  il est nécessaire  de  souligner
de  suite  que le   mot  "apôtre"  est   employé   ici non  pas  au  sens  où il
est employé   en  général,   mais au   sens  occulte.  Car le  degré  ésotérique
"d'apôtre", chaque     homme  l'atteint, qui à  une  époque  historique   donnée
a  personnellement  traversé le  vécu  de la Pentecôte.

                                       IX
                        Pâques,  Ascension,  Pentecôte

1. Cf. p. ex. la conf. •   4.6.1924,  GA  236.
2. Conf.  du 3.10.1913,  G'  148.                                                  IX
3. Cf. la conf.  du 13.4.1'14, GA   153.
4. Dans   la conférence  du  11.10.1911,  Rudolf   einer   dit : "Sa [du  Christ
résurrection est  un   deveni -né   d'un nouve      membre  de   la  nature  hu-
maine  : d'un corps impérissa le."  (11.10.19 1, GA 131)
5. Conf.  du 6.7.1909, GA  112.
6. Ibid.
7. Ibid.
8.  Dans  les paroles  citées ci-   sus,  Rudolf   Steiner appelle  Esprit Saint
le  reflet lui-même,   bien  qu'  s'   suit d'autres de  ses   conférences,  que
l'Esprit Saint, c'est-à-dire     "Sub  ance  de  la  Soi-spiritualité d'Univers"
provenant   de-derrière  I    étoiles, 'existe   et  n'agit que    dans  et  par
ce  reflet dans  la sphè     de la Terre.  Et malgré   tout, un  tel  rapproche-
ment  des   deux  con   pts   dans ce  cas   est parfaitement    fondé, puisque.
le  reflet décrit e    de  nature   astrale,  out    comme  l'est  la "substanee
de  la   Soi-spirit lité  d'Univers"   (le Soi  pirituel est    le corps astral.
métamorphosé)    C'est   de  façon   semblable    e  nous  trouvons  dans   cet-
Laines conf   ences    de  Rudolf  Steiner  le   r.                des  concepts
de  Sophia    et d'Esprit  Saint.   Cela   égalemen    devient    compréhensible
si  l'on  preni  en    considération  que   dans le    hristianisme  ésotérique,
on  comprenait   par  Sophia le  corps  astral  purifié et spiritualisé, et  par
Esprit  Saint le principe  de Soi-spirituel  qui l'imprègne  (camp. les  paruleS
de  Rudolf  Steiner aux   pages  306  et  248  avec  les conférences. des 2.1.2.
1906  et 3.2.1907,  GA 97).
9. Cf. les paroles  de Rudolf Steiner  citées à la note   N"4.