Le Mystère de Pâques

 Le  Mystère   de Pâques

        I. Les entretiens de  quarante jours du  Ressuscité,
 et leur  renaissance  dans la Science spirituelle contemporaine

   Dans   notre   examen  du cycle  de l'année,  nous  nous   sommes
approchés    directement de la   fête  de   Pâques,  de la fête  qui
est centrale dans la   marche  de l'année, et  qui  renvoie au plus
grand   événement   de   toute  l'évolution terrestre,  au   Mystère
du Golgotha. Cet     événement marque   par soi  également l'achève-
ment  du  grand  devenir  de   l'homme   en Dieu,  réalisé  grâce  à
l'union finale de l'Etre  solaire du Christ avec le  corps  physique
(le Jésus de   Nazareth).  Et  si les  degrés précédents  de  l'union
de l'Etre du   Christ avec les  corps astral et  éthérique  de jésus
de Nazareth,   accessibles à   la cognition imaginative  et inspira-
!ive, découvraient  de    profonds  mystères  des  sphères  lunaires
et solaires (planétaires), dans  le  Mystère du   Golgotha  lui-même
s'est manifesté   devant nous    le  Mystère du  corps  physique   de
l'homme,   dont  les  mystères    embrassent toute   la  sphère  des
étoiles fixes, et qui ne sont  accessibles qu'à la  cognition supé-
lieure intuitive. C'est en  ceci en effet   que consiste toute l'ori-
ginalité sans  pareil du  Mystère   du  Golgotha,  que  ce  Mystère,
s'étant  déroulé  sur  le  plan  physique, ne   peut  néanmoins   pas
se dire reconnu par  la cognition  humaine habituelle,  mais  seulement
par la plus haute  cognition suprasensible.   Rudolf  Steiner écrit
à ce sujet  de  façon suivante,   en  conclusion  au  chapitre  "De
l'initiation" de l'ouvrage   "La Science  occulte" :

"Le disciple spirituel  sera par  là initié dans le  sublime  secret
même,   qui est  lié  au  nom  du  Christ.  Le Christ  se  montre  à
lui en tant que  le "grand   modèle terrestre-humain".   - Le Christ
est-il dans le monde spirituel  reconnu  de cette façon par l'intui-
tion, que devient  alors  également    compréhensible   ce qui s'est
déroulé sur Terre sur le  plan de  l'Histoire à la quatrième période
d'évolution postatlantéenne   de la Terre (à l'époque gréco-latine de- 747 ans AV JC à + 1413 ans après JC).
Comment    à   cette époque    le haut  être solaire, l'Etre-Christ,
est intervenu  dans  l'évolution de  la  Terre,  et  comment  -alors
cela continue  à  agir au   sein de l'évolution  de  la Terre,  cela


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devient   pour le disciple spirituel  une  cognition  vécue  par soi-
même.    C'est donc   un  éclaircissement  au  sujet  du sens  et de
la  signification de l'évolution de la Terre,  que le disciple reçoit
par l'initiation*."
    Dans   de nombreuses     conférences, Rudolf  Steiner parle   plus
d'une  fois de  ce   que le  Mystère   du   Golgotha  est le  chaînon
de  liaison entre    les hauteurs  et les   profondeurs   du Monde
entre le  grand    Homme   macrocosmique,  Adam   Kadmon,  consistant
en l'activité de  toutes les neuf Hiérarchies, et  son  reflet microcosmique,   le corps   physique  de  l'homme,  qui  dans ses formes
et  construction  représente la  révélation essentielle   du principe
de  l'individuel  "Moi".  A   une  telle signification  universelle  du
Mystère    du Golgotha   rendent attentif   ses paroles   que voici
"...de  même  la  figure qui  a  traversé  le  Mystère  du   Golgotha
ne  peut se poser devant  l'âme  humaine  que  si l'on a tout d'abord
une  possibilité  de  poser  un  regard   sur  l'homme  cosmique    à
partir de  l'organologie   humaine.   Car  c'est  en  tant   qu'homme
cosmique   que le  Christ  vint  du Soleil. Il n'était  jusque là pas
encore   homme  de   la Terre. Il s'est approché  en  tant   qu'homme
cosmique".(1)  De  cet   "Homme  cosmique",   dont les  forces furent
dans  toute leur  plénitude   introduites dans l'évolution  terrestre
par  le  Mystère  du   Golgotha  et  se  sont  manifestées   dans  le
corps   impérissable du Ressuscité, Rudolf   Steiner en parle égale,.
ment   dans la  conférence   du  25 mai  1924  à  Paris.  Dans  cette
conférence,   en  particulier,   nous  trouvons   la  description  de
la  façon dont dans "l'organisation de  tête" de  l'Homme   cosmique,
correspondant   aux   sphères   des  planètes  supérieures,  agit  la
première   Hiérarchie, dans  le  "système rythmique",   correspondant
au  Soleil, agit  la   deuxième  Hiérarchie,   et dans  le   "système
des    membres",  lié aux  planètes  inférieures, agit  la  troisièmo
Hiérarchie.(2) Si à  présent nous  ajoutons à  cette  caractérisation
encore   le fait  suivant,  que  la sphère  d'action  primordiale  de
la  première  Hiérarchie  est le    monde des  étoiles  fixes jusqu'à
la  sphère des  planètes  supérieures, de  la  deuxième    Hiérarchie
le  Soleil, et de la troisième, la sphère   lunaire en  particulier,(3)
et  si  nous  nous   rappelons   également  de   la description,  que
nous  avons  déjà citée,  de  la   participation de toutes   les neuf
Hiérarchies  à  la  constellation annuelle  de   la fête   de Pâque

*Au   sujet   du  fait qu'une  véritable  cognition  du   Mystère  du
Golgotha   n'est  accessible que   par une  cognition  intuitive, cf.
également  les   paroles de  Rudolf   Steiner citées  à la page  218,


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(cf. p.  177), alors  nous   pourrons  à partir  du  seul rythme   de
l'année   nous approcher  du   Mystère   fondamental   de cette fête.
    Et  effectivement, à l'époque  où  toutes les fêtes précédentes :
de  Michaël,   de  Noël,   d'Epiphanie  sont,  grâce  à  leur fixité,
davantage   liées  aux   forces de  la  Terre,   la fête  de  Pâques,
grâce  à  sa  mobilité et à  son lien  direct  avec les trois  réions
universelles : avec  la  région   des étoiles fixes,  avec la  region
du  Soleil et  avec  la région de  la Lune, nous   montre avant  tout
le  grand  "Homme     cosmique",  qui   embrasse   tout   le  Cosmos,
les forces  de   toutes les planètes,  et  qui,  par  le  Mystère  du
Golgotha,  fut pour  la première fois  né dans  l'entité de la Terre :

    "Au tournant  des âges
    Pénétra du-Monde-la-lumière-d'Esprit
    Dans le courant  essentiel terrestre ;"

    Toutefois  avec  cet "Homme     cosmique" est  lié un autre  mys-
tère   encore. Dans   la   Méditation  de  la Pierre   de  Fondation,
et  en particulier dans  le quatrième  rythme   du  Congrès  de Noël,
Rudolf  Steiner  montre  que  tous les   agissements les plus  variés
et  les  plus  sublimes  des   Hiérarchies spirituelles-divines  dans
notre   Cosmos,  trouvent   leur  unification   et  parviennent  vers
une activité   unique et orientée  vers un  but  précis grâce à  leur
ouverture  dans  le  résonnement,  embrassant    tout l'Univers créé,
du  Verbe   universel,   du Logos.(4)  Ce  qui   autrement   n'aurait
été  que   disparate et  inharmônique,   trouve  par   ce Logos   son
intégrité  et  son fini, acquiert  sa  plus haute   forme.   Et cette
forme   universelle  n'est  alors que  "l'Homme     cosmique"  décrit
plus haut,  la totalité, s'ouvrant  dans  le   résonnement du   Verbe
universel, des   actes des  Hiérarchies.  Dans   un certain  sens  on
peut même    dire  que cet     "Homme cosmique"  est aussi la révéla-
tion essentielle du  Verbe  universel  lui-même  dans notre   Cosmos.
    Ce    Verbe  universel, ce   créateur Logos  de   notre   Cosmos,
en  tant que le  point central le plus secret et en  tant que  source
des forces de  toutes les Hiérarchies  supérieures, Il était introduit
au  Tournant   des âges,  pour  la   première fois et dans   toute sa
plénitude, par   le  Christ dans  l'existence   terrestre. Car   dans
Sa  figure, en vérité le "Verbe devint chair".   Le Logos    Lui-même
s'est  uni au  corps   physique   de  l'homme,   au corps   terrestre
de  Jésus  de  Nazareth.  Telle  est l'essence   du troisième  degré,
le  degré  final, de  Dieu   devenant  homme,    tel  est le  mystère
de  la  Nuit de  Géthsémani   et   de la colline du   Golgotha.  Mais
à   cette  première  partie  du  Mystère   du   Golgotha,   exprimant


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le  bilan de toute   l'évolution passée du   monde et  de l'humanité,
après  une  durée  de trois  jours, s'y adjoint sa deuxième   partioe
en  tant   que   Mystère   angulaire  de   toute  l'évolution future.
C'est  ce  Mystère   du  futur  que   nous  désigne  l'événement   do
la  Résurrection.  En  vérité   "la chair"  y   devient "Verbe".  1,0
corps  physique  de  l'homme   s'unit à   nouveau, à travers l'action
du  Logos   qui  s'y- 'exerce, avec  son    modèle primordial,   avvc
le  grand  "Homme     cosmique",   avec  les  forces   de  toutes ion
Hiérarchies  supérieures.  Ce  processus,  on peut le décrire  encore:.'
de  la  façon    suivante : Jusqu'au  Mystère   du   Golgotha,  touto
l'évolution du   Monde  fut dirigée   à ce que  le Cosmos    devienno
homme.    Les  forces spirituelles  des sept  planètes  devaient  pou
a  peu devenir en  l'homme   le  fondement de  son organisme liquido,
tandis que  les  forces spirituelles de la  sphère stellaire, de tout
le  cercle dodécadique  du Zodiaque, le   fondement  de son organisa,
tion  physique   (solide). Après  le  Mystère   du  Golgotha,   tout'
l'évolution du   Monde prit  la direction opposée.   Ce qui autre(oi9
devint  chair  et   sang de    l'homme, en   tant  qu'expression dtei
forces de  ses   corps physique  et éthérique,  en tant  que résultat
du  corps  astral et du   Moi    imprégnés de l'impulsion  du Christ,
devait  prendre  le  chemin  de  sa nouvelle  union  avec  le  monde'
des étoiles et le  monde  des planètes.(5) En cela réside   également
l'accomplissement    définitif  des  aspirations   les plus  secrèto9
de  tous les Mystères  solaires  de l'antiquité en tant  que Mystère'
de  la mort et   de la résurrection, en un  unique Mystère du  Christ
vivant ;   Mystères  de  la   mort, trouvant  leur   réalisation dans
la  sentence :   "et le  Verbe   devint chair", et   Mystères   de la
résurrection, liés à  la sentence :  "et la  chair à  nouveau  devait
Verbe".   Dans   ces deux    formules   ésotériques, nous   avons  do
cette   façon  cette sublime   annonce, telle  une loi, de la vérité,
formules   auxquelles,  au   moment  de l'accomplissement  sur Terre.
du  Mystère  du  Golgotha,   répond  du Soleil, se tournant vers tott9
les hommes   de  la Terre, l'Archange-Guide   solaire, Guide et Inspi.
rateur  des Mystères  solaires, Michaël-Face-du-Christ.     "Le Vert»
devenant   chair est la première   Révélation-Michaël", - dit Rucloit
Steiner -, "la chair devenant  Esprit doit être la deuxième   Révéla.
tion-Michaël."(6)  Ainsi à  travers des  siècles et  des millénairO9/
Michaël  porte à l'humanité  la  cognition solaire du Christ.
    De ce  qui a été dit nous  voyons  que tout le rapport du  Macro/..,
cosme  et  du   microcosme,  des  Dieux et des  hommes,  s'est  modl.
fié  de  façon   radicale  au    moment  du   Mystère   du  Golgotha/
A   partir de  cette époque,  la cognition  réelle du  nouvel ordre',



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apparaît   en tout,   des nouveaux  rapport  et  actions  réciproques
des  Forces universelles,  constituent  pour tous  les temps suivants
le  vrai  contenu   du christianisme  ésotérique.  Car  ce n'est  pas
un  nouvel  enseignement   que  le Christ a apporté  dans  le  monde,
mais   un seul  et unique  Acte,  Acte sur le  Golgotha. C'est  pour-
quoi   le  dévoilement  progressif  de   sa signification tellurique-
cosmique,   sa  signification universelle pour le  monde   des  Dieux
et  pour le monde    des   hommes,  est le seul   "enseignement" dans
le  christianisme,  tandis  que les    fondements  furent  posés  par
le  Christ  Ressuscité    Lui-même  au  cours  de  Ses entretiens  de
quarante  jours avec  les  apôtres. Bien plus : en fait, toute cogni-
tion ésotérique  du Mystère   du Golgotha,   monte en  fin de  compte
vers  les  entretiens  en  question. Rudolf  Steiner   en  parle dans
les termes  suivants :  "A côté  de cette  vision  ésotérique [conte-
nue   dans  les Evangiles], il a  toujours  existé  un  christianisme
ésotérique  pour ceux  qui voulaient se  préparer  de façon  adéquate
en  leur coeur, à   la réception  d'un tel  christianisme ésotérique.
La  chose   la  plus  importante  dans  ce  christianisme  ésotérique
est ce qui  peut  être su  au sujet des relations  du  Christ ressus-
cité, donc  du  Christ qui  a traversé   la mort,  avec  ceux de  ses
disciples  qui  justement  pouvaient  le   comprendre."(7)  Et   dans
une  autre  conférence,   nous trouvons  encore  les  paroles : "...au-
jourd'hui  justement  est  venu le  temps  où  la  nostalgie  humaine
exige  d'acquérir   également   au  sujet  du  Mystère   du  Golgotha
un  savoir  plus profond.  Et cela  ne   peut  advenir que  de  façon
anthroposophique.    Cela  ne  peut  advenir  que  par   le fait  que
justement   un  nouveau    savoir apparaît, qui travaille  de   façon
purement    spirituelle. Là on  parviendra  à  nouveau  à  une   com-
préhension  pleinement     humaine  du    Mystère  du  Golgotha.   Là
on  apprendra   à  nouveau  à  comprendre,    que  les  enseignements
les  plus  importants  ont   été donnés  à   l'humanité   non par  le
Christ  qui  vivait  dans  le corps  physique  jusqu'au  Mystère   du
Golgotha,   mais   après  le  Mystère   du Golgotha,   par le  Christ
ressuscité. "(8)
    De   cette  façon  le  contenu    fondamental  des  enseignements
du  christianisme   ésotérique, et  également      l'essence-même des
entretiens  du  Ressuscité    avec Ses disciples,  nous  pouvons  les
caractériser  dans les  paroles  : "Une  cognition, advenue   en tant
que  résultat du   Mystère du  Golgotha,   du  nouveau rapport  entre
le  Macrocosme     et le  microcosme,    le monde  des   Dieux et  le
Monde   des  hommes".   Car    ces entretiens ont  découvert   devant
les disciples le  Mystère  suivant, que  toute l'évolution du   Monde


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jusqu'au  Mystère du   Golgotha a  consisté en  le  Cosmos devenant:.
homme,    et que  toute l'évolution  future est dirigée   vers le but: el
consistant à  ce  que    l'homme   devienne à   nouveau  le Cosmosï,,
en  pénétrant   un  jour   consciemment    dans  le  tout   universel
en  tant   que dixième   Hiérarchie  achevant   notre   Cosmos. Ces;:
deux  processus ont trouvé  leur  pleine expression  dans le  Mystère
fondamental   de toute l'évolution terrestre, dans  l'unique Mystère,
du  Christ :  dans  Son  devenir  graduel  où   d'un Etre  cosmique:,
il devient être   humain,  puis dans  sa pleine  victoire qu'Il rern
porte sur  les limites de  tout ce qui  est humain.    Cette dernière
chose  s'est  exprimée   dans la   victoire du  Christ  sur  la  mort
en  tant   que manifestation    inhérente  seulement   à l'existence.
humaine   sur Terre, et  dans Son  ascension  inverse dans le Macro-,
cosme,  dans  le  Royaume    du   Père, dans  le Royaume    des
rarchies  supérieures, toutefois   à présent    déjà   ensemble aveO,
la  forme  humaine  sauvée,  portant en  elle comme    la  substance4
même   de  l'humanité, on  peut dire la  quintessence de  l'existence
humaine,   le principe-même   de  la Moi-conscience  individuelle.(9)
Cette   nouvelle  union  du  Christ  avec le  Macrocosme,     lorsque
le  Christ, devant  le regard  imaginatif  des  disciples qui s'était
ouvert, a  hissé  avec Lui dans  la  sphère extraterrestre   le corps
entièrement   spiritualisé de    l'homme, en  tant  que le plus   pur
reflet de  la  Moi-conscience    cosmique du  Christ, ce  vécu inté.4
rieur des  apôtres  dans lequel leur  a  été  dévoilée, on peut  dire
de  façon  visible-spirituelle, l'essence-même  du   nouveau  rapport
du  Macrocosme    au   microcosme,   au    moment   où   devant  leur
regard spirituel  le   microcosme  humain   spiritualisé a pu  s'unir
avec tout  le  Macrocosme,    - tout cela  a  trouvé  ensuite,  après
l'achèvement   des  entretiens de   quarante  jours, son reflet dans,
l'événement   de l'Ascension.
    Néanmoins,    comme    cela  apparaît  des  communications    (Ki
Cinquième  Evangile,   pas tous les disciples du  Christ  Jésus n'ont
pu  vivre  consciemment    ces entretiens.(10)  Car  leur  perception
consciente   exigeait  d'eux, comme     nous  avons   vu, l'ascension
dans  la   sphère de   l'intuition universelle, la  fécondation   par
la  Sagesse   universelle  de l'Esprit Saint  provenant   du  Christ.
Pour  cela n'était  apte,  avant la  fête de  la  Pentecôte,  que
"disciple que le  Seigneur aimait",  ayant  accueilli en  soi la "So
phia  du  Christ", pendant qu'il   se tenait  sous la  Croix  sur :l
Golgotha.
    L'initié contemporain  quant   à lui, en  s'approchant,   lors d
la  traversée   du  chemin   d'initiation  chrétien-rosicrucien,


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la  rencontre  avec  le  Christ dans  la  sphère de l'intuition,  et,
de  cette  façon  (comme  cela  s'ensuit des  paroles  prises de  "La
Science   occulte  en esquisse" et  citées  au   début du  chapitre),
pénétrant  vers une   véritable cognition du   Mystère du   Golgotha,
vit alors  nécessairement   aussi  le   contenu   des  entretiens  du
Ressuscité   conservés  dans la    Chronique   Akasha. Car  à   notre
époque,- toute  véritable cognition   du  Mystère   du Golgotha    ne
peut être  obtenue   que  par les entretiens  du  Christ  ressuscité,
acquis de   façon  intuitive,- ici on peut    même  dire  "entendus".
C'est pourquoi nous  devons  dire : tout ce que la  Science   contem-
poraine  spirituelle  d'orientation   anthroposophique   apporte    à
présent  dans  le  monde,  en   tant  que  porteuse   d'une  nouvelle
cognition  de  l'Etre du  Christ et   du  Mystère   du Golgotha,   et
également  de  la  cognition.  du  Cosmos   et  de  l'homme    qui  y
est contenue,  et  qui  bien entendu  est  l'expression du    nouveau
rapport entre  le  monde    des Dieux   et le    monde des    hommes,
apparu  justement  en tant   que résultat du   Mystère du   Golgotha,
tout cela  n'est rien d'autre que la  transmission, sous  une   forme
correspondant  aux   temps   présents,  du contenu    ésotérique  des
entretiens de  quarante   jours du  Ressuscité   avec  Ses disciples.
    Le lien   réciproque  en question,  on  peut  encore   l'exprimer
de  la façon suivante : A   notre époque, lorsqu'en tant  que  résul-
tat de la  "répétition du   Mystère du  Golgotha"  dans les    mondes
spirituels, le Christ  à  nouveau   "ressuscité"  dans  ces    mondes
spirituels peut s'approcher  de l'humanité sous la  forme  éthérique,
(I 1) le  contenu  du christianisme   ésotérique  doit  de    nouveau
se renouveler  et  pénétrer  sous un  nouvel  aspect  de  l'humanité,
le  contenu   des  entretiens  de   quarante  jours   du  Ressuscité.
A  nouveau   doit  se découvrir la  possibilité,  mais cette  fois-ci
déjà pour   toute  l'humanité  et en  pleine  conscience, de   parler
avec le   Christ, de  Le  questionner   et de recevoir  de  Lui   des
réponses et   des  éclaircissements de  toutes  sortes de    mystères
du  monde  et  de la vie. Et ce langage,  dans  lequel nous  pouvons,
de  cette  façon,  parler avec  le  Christ  éthérique,  parler   avec
Lui  comme   parlèrent  autrefois avec   Lui  les apôtres  au   cours
des  quarante  jours  de  Pâques   à  l'Ascension,  ce  langage   est
effectivement  la  Science spirituelle   contemporaine  d'orientation
anthroposophique   (cf. les paroles de  Rudolf   Steiner citées   aux
pages 144-45),  qui  de  par son  essence  ésotérique  est, de  façon
conséquente,   le  début  de la   renaissance dans    l'humanité  des
enseignements  du  Christ ressuscité. (Actes  1/3)
     A  une telle  source  intérieure,  primordiale   de la   Science



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spirituelle  contemporaine,   renvoie   l'association-même  des  mots
Anthropos-Sophia.    Dans   notre  examen     du  Mystère   de  Noël, '
nous   avons déjà  pu donner  la description  de  cette imaginationi
l'image   de Sophia-Marie,   tenant  sur les  mains l'image   primor-
diale  de  l'homme,  l'Anthropos, sous  les traits de l'entité céleste
de  l'Arne   nathanéenne,  descendue    pour  la  première  fois  sur
Terre.  Ensuite  nous   avons  vu    comment  cette  imagination,  ci
s'emplissant des  forces d'inspiration, nous  montre  alors la scèno,
du    Baptême  dans  le  Jourdain,   lorsque  pour la  première   foh
avec  l'être  humain, avec  l'Anthropos, s'était  uni, par  l'intermé.::-
diaire  de la Sophia ou de l'Esprit  Saint,  l'Etre solaire du Christd,:',
(12) Tel est le  deuxième degré "inspiratif"  d'ouverture de l'imagi;
nation  de   l'Anthropos-Sophia.  Et,  à  la  fin, si l'on   imprègne
cette   imagination  des  forces  d'intuition, alors  nous  obtenon,,,
le renvoi  au Mystère   du   Golgotha,  à l'époque  duquel  l'essence
même    de   l'Anthropos,  le phénomène    primordial   lui-même clte
l'homme,   dans l'image  du corps   impérissable de la Résurrectio4i;
fut à   nouveau   réuni à   tout  le Macrocosme,   et   imprégné c.lt
cette   façon  par la    Sagesse universelle  des  Hiérarchies,    pr -
la Sophia   cosmique, ayant   originellement  pris part à sa créatice
dans le Macrocosme.
   De  ce qui a été  dit il devient clair que toute   l'AnthroposophW
contemporaine    dans   l'ensemble,  est   avant  tout  porteuse   de
la Sagesse   universelle concernant le   Mystère de la  RésurrectiOdi
Sagesse    concernant   le véritable       Anthropos-Homme  qui s'est
levé du   tombeau  du   Golgotha, et   qui, grâce à  la présence   Oh
lui du  Moi  macrocosmique    du  Christ, manifeste   dans  la sphèt,',
de la  Terre toute la  plénitude  des forces  de  "l'Homme   cosmique
universel".
    C'est  de   façon  étonnante  que   nous  trouvons  partout daffi
l'Anthroposophie   de   nombreuses   indications  qu'en  elle,   nous
avons   affaire  précisément  au  dévoilement    du Mystère   centeel
de la   Résurrection  (c'est-à-dire au   contenu  des  entretiens :do
quarante   jours), et qui  forme  dans  un   certain  sens  son point
crucial fondamental   et son  noyau  intérieur. Bien plus,  de  ceth*
pénétration  dans les   mystères de ce  Mystère,  consistant,  comrn
il a  été dit, en la cognition de  l'essence du "corps   impérissable
ou   fantôme ressuscité  au  troisième jour,  apparaissent  ces trOl_
éléments  de  base  sur lesquels  est  d'une  façon générale  fond'
toute   l'Anthroposophie,  et que  nous   trouvons  gravés  dans .18
livres  fondamentaux    de    Rudolf  Steiner :   "Théosophie",  •'te
Science occulte  en esquisse", et  "Comment   acquérir  les résultate


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:ognitifs des    mondes  supérieurs ?". -  Ainsi,   qu'apprenons-nous
à  connaître  d'une telle réelle cognition du  "corps  impérissable",
atteinte   en  tant  que  résultat   de  l'initiation  contemporaine,
et  comment    cette  cognition  se  reflète-t-elle   dans les livres
mentionnés  ?
      Premièrement, nous reconnaissons  la pleine  édification hepta-
membrée    de  l'homme.  Car la  cognition du  fantôme  nous  dévoile
le  mystère   suivant,   comment   le Moi   du  Christ,   s'étant uni
après  le   Baptême  du  Jourdain   respectivement  aux    enveloppes
astrale,  éthérique  et  physique  de Jésus  de   Nazareth  au  cours
de  trois ans, les a  progressivement    métamorphosés  en les   mem-
bres supérieurs  de  la  nature   humaine  : en le Soi  spirituel, en
l'Esprit-Vie  et en    l'Homme-Esprit (cf. p.  122). -  Et  cela  est
la  cognition que  nous  voyons gravée   dans la moitié de  l'ouvrage
"Théosophie".
      Deuxièmement, nous  reconnaissons  le développement    évolutif
du  fantôme :  à partir  de Saturne, à travers le  Soleil et la  Lune
jusqu'au milieu  de  l'Eon  Terre,   et   également la  participation
à  ce développement   de  toutes  les neuf  Hiérarchies.(13)  Ensuite
sa  détérioration en  tant  que  résultat  de  la  pénétration,  dans
l'évolution, de  Lucifer  et  d'Ahriman,   et  sa  restauration  dans
la  gloire et  la  force  précédentes,   grâce  à  l'introduction  en
lui par  le  Christ des  forces  à partir  du  développement    futur
des  Eons  Jupiter,  Vénus   et  Vulcain.  -   Dans  cette  cognition
est contenue   toute l'évolution   du   Monde  et  de 'l'activité qui
y  est déployée  de tous  les Esprits hiérarchiques, ce  qui  corres-
pond  au contenu fondamental   de ?La  Science occulte  en esquisse".
    Et à la fin  et troisièmement,   nous  reconnaissons  le  nouveau
chemin   d'initiation,  menant à  travers  une  réelle  cognition  de
la  mort  (la rencontre  avec le  petit   Gardien  du Seuil) vers  la
croissance   consciente  dans    le  Macrocosme    (rencontre    avec
le  Grand  Gardien  du Seuil), ce qui signifie, d'un côté, l'acquisi-
tion d'une   conscience  supérieure  déjà sur  Terre, dans  le  corps
physique,  et  de  l'autre, la pleine  sauvegarde  de  l'individuelle
Moi-conscience   après la mort   lors de  l'ascension, qui s'en suit,
dans  les    mondes supérieurs.(14)  De    cette façon  nous    avons
dans  la cognition en question de  véritables sources de  ce  contenu
que  nous  trouvons    ensuite   exposé  dans  l'ouvrage     "Comment
acquérir  les résultats   cognitifs  des   mondes  supérieurs  ?"  et
dans  la   deuxième moitié   de  "Théosophie"  l - Même   en   ce qui
concerne   la  pratique  occulte  anthroposophique    directe, c'est-
à-dire les  indications  pratiques  qui y  sont    contenues en   vue


                                                                  205

tion    extrêmement importante.  C'est l'individualité de  Zoroastre.




            d'un  développement    spirituel, nous   y trouvons   comment
            insère partout  et  à  chaque   fois  précisément  le  développement
            des  forces   menant   l'homme   vers  une   graduelle résurrection:
            intérieure : que  ce soit  la résurrection dans la sphère  des  pen-
            sées, dans  la  sphère du  sentiment  ou  dans la  sphère de  la vp7:'
            Ionté, car   ces  forces de   Résurrection   sont  inhérentes de  lt:I.
            façon  la plus originellement   profonde  à toute  l'Anthroposophiei
            et ne peuvent pas en être  séparées.


                 2. La  mission de Maître  Jésus dans le cycle de l'année

               Avant  de passer   directement au     contenu-même des entretiens
            de  quarante  jours du Christ  ressuscité, avec  ses disciples, dans
            la  mesure  où il peut   nous  devenir accessible  sur  la base  des
            communications    de la   Science spirituelle  contemporaine,   nous
            devons   toucher  encore   un   aspect   purement  suprasensible dc
            ces  entretiens,  ayant  un   rapport   tout particulier  au   thèmr
            fondamental   du présent travail, à  l'examen  ésotérique, entrepri
            aux  pages  de  cet  ouvrage,  du  cycle  de   l'année. Cet  aspet t
                                                                               -
            "suprasensible" des  enseignements    de quarante  jours du  Ressua
            cité consiste en ceci, que   dans ces entretiens,  à côté du Christ
            Lui-même    et  des disciples   à l'écoute  de   Ses  enseignements,
            nous avons  encore  la présence  suprasensible de  trois individuall,
            tés, prenant  également  part  à ces  entretiens, mais  non-incarnéc
            dans des corps physiques.
               L'une de  ces  individualités est l'entité de l'Ame  nathanéennopA
            que  nous  avons décrite plus   d'une fois déjà  et  dans différent
            liens. Elle reste,   comme   cela s'ensuit  des  paroles  de  Rudel(
            Steiner citées  à  la  page  192, après   le   Mystère  du  Golgoth
            indissolublement  liée à   l'Etre du  Christ,  L'entourant   dans 1
            monde  spirituel  d'une  sorte    d'enveloppe  animique,  se  posan
            sous  l'aspect d'une   lumineuse   aura   de  lumière.  La   second'
            individualité est l'entité  spirituelle de   Jean  Baptiste   liée
            l'apôtre Jean,  qui  s'unit à lui au    temps  de  son initiation en
            tant  que   Lazare.(15) Après  sa    mort,  cette entité spirituel('
            de Jean   Baptiste  a  formé   également  cette  aura dans  laquefl
            furent ensuite plongés tous les apôtres, agissant  dans leur  cerel
            d'après les paroles de Rudolf  Steiner, en  tant que   "âme-groupe"
            (16) Et, à  la fin, nous devons indiquer  ici  la présence suprasen
            sible, lors des entretiens du  Ressuscité, d'une autre individualit
            encore,  ayant pour  nous, comme    nous  le verrons,  une signific

            206

partir  de  cette  sphère  suprasensible la  plus    proche du  plan
physique, où séjournait  également   le corps éthérique  de l'enfant
Jésus  salomonéen.
   Et   maintenant  nous devons   examiner en  détail  quelques pro-
priétés plus  intérieures  de ce  corps   éthérique,   dont deux  en
particulier seront importantes   pour nous dans l'exposé qui suivra.
La  première   d'entre  elles est  liée  au   développement   humain
général, c'est-à-dire à  l'état  des  corps éthériques   de tous les
hommes   sur  Terre  vers  l'époque   des événements   palestiniens,
qui  a consisté en  ceci,  que la  plus antique  Sagesse originelle,
apportée  autrefois   par  l'homme  lors  de  sa   descente dans  le
monde   physique,  en  tant  que  contenu de  son   corps éthérique,
fut  à  présent   entièrement  épuisée.  Rudolf    Steiner  en parle
dans les   termes suivants :   "L'homme a plongé   à l'époque a-dan-
téenne  avec  son  corps éthérique dans  le corps physique.  C'était
pour  ainsi  dire son   malheur,  lorsque dans   un certain  rapport
il a été abandonné   de  Dieu, et qu'il  a vécu  là, dans ce   monde
physique au  sein   du  corps  physique les  influences  de  Lucifer
et d'Ahriman.  C'était   son   malheur.  Et la  conséquence   en fut
que  justement  par  cette   influence  du corps  physique,   par la
vie dans le corps  physique, l'ancien patrimoine   de sagesse devint
inutilisable... Et c'est ainsi   qu'il advint, parce   que   l'homme
n'avait dans  son   corps  aucune  source   pour   le  renouveau  de
la sagesse,   que  chaque  fois lorsqu'il sortait après  sa mort  de
son corps physique,  il y  avait  moins  de sagesse  dans son  corps
éthérique... C'est  toujours  de  plus  en plus  pauvre  en  sagesse
que  devint  le  corps éthérique*."(19)  De  cette   façon, vers  le
temps   des    événements  palestiniens,  dans   toute   l'humanité,
seuls les initiés  et  également   les disciples des  Mystères  pou-
vaient introduire  dans leur corps éthérique  une  certaine quantité
de sagesse,  puisée  ou  bien   directement à  partir  des  Mystères
mêmes,   ou  bien  à partir  de  leurs souvenirs  afférents  à leurs
expériences  initiatiques  dans  les vies précédentes.   Au  restant
de l'humanité,  cela, à  l'époque  en question,  était déjà entière-
ment  inaccessible.   Là,  il est vrai,  surgit  la question  : tout
cela,  n'était-ce  pas   malgré  tout accessible   au  garçon  Jésus
salomonéen   ? En  regardant  sa  vie d'une  façon  plus extérieure,
on a  envie  de  répondre  affirmativement  à  cette  question, dans

*Plus  loin  dans  cette même     conférence,  Rudolf  Steiner  rend
attentif au  lien le plus  direct existant entre la  sagesse décrite
du corps éthérique et ses  forces vitales.


208

la  mesure où  nous savons qu'il portait en soi un Moi inhabituelle-
ment  mûr,   imprégné   de tous   les  résultats de  ses  plus hauts
acquis  et expériences  spirituels dans les vies terrestres passées.
Néanmoins  lors d'un  examen   plus  profond  de la question  posée,
nous  parvenons  justement à une  réponse  opposée. Car le principal
ici consite en ceci, que le  Moi de Zoroastre,  en tant que  porteur
de la  sagesse de toutes  ses incarnations  précédentes,  a délaissé
les  enveloppes  du  garçon  Jésus  salomonéen  avant   la naissance
de son  corps astral, c'est-à-dire  avant  ce   moment, lors duquel,
par l'intermédiaire  de ce  corps astral,   ce Moi  avait pu  trans-
mettre  toute  sa sagesse à  son  corps éthérique.  (Cette  dernière
chose  advint  déjà  par   rapport au  corps   éthérique  du  garçon
Jésus nathanéen, et  s'exprime   dans la scene, décrite dans l'Evan-
gile selon •Luc, de  l'entretien de  Jésus  avec  les docteurs  dans
le  temple  de Jérusalem.)   C'est  pourquoi  dans  l'ensemble  nous
devons  dire, que ce n'est pas   seulement de  par  la marche  géné-
rale de l'évolution, mais   également  de  par le  Moi  de Zoroastre
que le  corps  éthérique  du   garçon  Jésus  salomonéen   n'a  reçu
aucun  apport  particulier du courant  de  la Sagesse  intérieure.(20)
C'est en  cela que consiste   sa deuxième particularité essentielle.
- Toutefois, indépendamment    de  tout ce qui   a été  dit, ce corps
éthérique s'est   malgré   tout  très  fortement    différencié  des
corps  éthériques de  tous   les autres    hommes.  Car bien que  le
Moi de  Zoroastre    n'ait pas pu   pleinement s'y  incarner jusqu'à
l'avènement  de l'âge de   douze ans,  ce  n'est pas d'autant  moins
-  comme   cela a lieu  en   général chez  chaque  homme     dans sa
prime  jeunesse - qu'il  a  travaillé sur lui, mais   en  partant en
grande  partie  encore    des  mondes   supérieurs.(21)   Et puisque
le Moi  de   Zoroastre  était le  Moi  du  plus grand   initié ayant
jamais  agi  dans  l'évolution   humaine,  le corps éthérique  qu'il
transformait  "de  l'extérieur" fut -  en  parlant  avec  les termes
de   Rudolf Steiner  -  "une   précieuse  enveloppe  éthérique".(22)
    De  cette  façon  nous  avons ici  affaire  au  corps  éthérique
qui, d'un côté, par  rapport  au  contenu  de la Sagesse supérieure,
est  parfaitement  vide,  et  de  l'autre  côté, par  rapport  à  sa
forme,  a atteint  la plus haute   perfection, puisque  cette  forme
lui fut donnée  par  le Moi  de Zoroastre  lui-même,  agissant  dans
le  garçon  Jésus  salomonéen    jusqu'à   l'avènement  de l'âge  de
douze   ans, il est  vrai encore   en   grande  partie à  partir des
mondes  supérieurs.  En   s'exprimant  de  façon   plus imagée,   on
peut    également dire  que  dans  le  cas  de  ce  corps  éthérique
hautement  particulier,   nous  avons  affaire   comme à  une  coupe


                                                                 209




        éthérique   formée   de façon  merveilleuse, qui  pourtant  est inté
        rieurement   toute vide, et n'est  qu'en attente  de son  remplissag
                           r-rmtenu,  par  une  nouvelle  Sagesse. C'est  teL

entrer dans  la  sphère  éthérique de la Résurrection,  et  de  cette
façon  être  présent   et prendre   part (en  restant,  il est  vrai,
dans   le corps  éthérique) aux   entretiens de   quarante  jours  du
Ressuscité.(26)
    Le résultat   de  la  présence, qui  a été décrite,   du  Moi  de
Zoroastre lors des entretiens du Christ  ressuscité, fut le "remplis-
sage"   graduel  du  corps  éthérique  entièrement   "vide",   démuni
du  contenu  de   Sagesse,  du  Jésus  salomonéen.   En   outre, cela
s'est  déroulé de  la  façon  suivante,  que  désormais   le  Moi  de
Zoroastre,  qui  sur   son  grand  chemin sacrificiel  a   donné   au
début  toute sa   Sagesse au  Jésus   nathanéen, à   présent,   comme
s'il la recevait  en retour sous  une  forme    pleinement   métamor-
phosée,  en  tant  que  la Sagesse   du  Christ ressuscité   dans les
entretiens de   quarante  jours.(27) C'est précisément  de ce  conte-
nu de  la nouvelle   Sagesse  chrétienne ésotérique  que  fut  impré-
gné, au cours  du   temps entre  Pâques  et l'Ascension,  le  nouveau
corps  éthérique  de  Zoroastre.   Et  puisque  le   corps  éthérique
est en  même    temps  le porteur  de  la  mémoire   abyssale,  "nou-
velle" de   l'homme, alors  on  peut dire qu'à partir   de ce   temps
l'individualité de   Zoroastre  devient  porteuse  ou   gardienne  de
toute  la  plénitude  de  Sagesse  concernant  le Christ   ressuscité
et le   Mystère  du  Golgotha,  c'est-à-dire de  toute  la  plénitude
ayant  ses   sources  dans les  entretiens   de   quarante jours,  de
la  Sagesse  du  christianisme  ésotérique.  Et  si  à présent   nous
nous  souvenons  que   le contenu   fondamental  de  ces   entretiens
fut le   dévoilement   des   mystères  du  "corps  impérissable"  qui
s'était levé de  la tombe du  Golgotha,  en  tant que corps  physique
spiritualisé de  l'homme,   alors une  telle cognition  substantielle
non  habituelle  mais  vivante  - car  Zoroastre   se  trouvait  dans
le   monde spirituel   où la  cognition  n'est  que  substantielle
fut  pour lui la   source de  ces forces réelles,  grâce   auxquelles
il reçut  la possibilité peu  de  temps  après cela  de s'édifier  un
nouveau   corps  physique, et d'aborder  le  remplissage  d'une  mis-
sion encore  plus  élevée au  sein de l'humanité.(28)  Rudolf Steiner
y  renvoie dans  les  termes  suivants : "Il De  Moi  de   Zoroastre]
a pu,  relativement   peu de    temps  après, à l'aide  de ce   corps
éthérique   que  nous   venons  juste  de  caractériser,   édifier un
nouveau   corps  physique.  Et  par  là  fut désormais    né pour  la
première  fois cet   être qui plus tard  apparut  sans cesse  à  nou-
veau,  apparut de  telle façon  que des  laps de temps   relativement
courts  s'écoulaient   entre  la   mort  physique  et  une   nouvelle
naissance ;(29)  [car "le Moi   de  Zoroastre fut   à ce  point  mûr,


                                                                  211

qu'il n'avait  pas  besoin   d'un  passage   ultérieur à travers   un
Devachan"(30)1   de  sorte que cet être, toujours  lorsqu'il délaissait
dans  la  mort le corps physique,  apparut   bientôt à  nouveau  nou-
vellement incarné   sur Terre."(31)
    Ce nouvel  "être  né  pour  la première  fois" fut celui  qui par
la suite  traverse de façon  mystérieuse toute l'histoire du  devenir
ultérieur de   l'humanité,  en  tant que  le  grand  Instructeur   du
christianisme  ésotérique,  en  tant que "Maître  Jésus", le  gardien
de toute  la  plénitude de la   Sagesse  des enseignements    de qua-
rante  jours du Ressuscité,  porteur  de la  plus profonde  cognition
du  "grand événement    en   Palestine". De  son activité  ultérieure
au  sein  de  l'humanité,  en  tant qu'aide  immuable    et  en  tant
qu'inspirateur de  tous ceux qui   aspirent vers  l'approfondissement
de  la cognition  du  Mystère   du Christ,  Rudolf  Steiner  en parle
plus loin dans  les termes   suivants :  "Cette entité, qui   a  donc
retrouvé  son  corps  éthérique   déposé de  la  façon  dont  cela  a
été  relaté,  chemina   ensuite  de  par  l'histoire de   l'humanité.
Elle devint,   comme  vous  pouvez  vous le  représenter, la   grande
aide  de  ceux   qui voulaient    comprendre   le  grand    événement
de Palestine.  C'est  en tant  que 'Maître  Jésus",   comme  on l'ap-
pelle, que   cette  individualité  chemine   de  par  les   tournants
des âges  ; de sorte   que  Zoroastre, le Moi   de Zoroastre,   après
avoir  retrouvé  son  corps   éthérique, a   commencé    sa  mission,
à travers le   développement   de  l'humanité, en  tant que   'Maître
Jésus', et qui depuis lors vit sur notre  Terre  toujours à   nouveau
incorporé,   pour conduire  et    guider ce  courant  spirituel   que
nous    nommons chrétien. Il est  l'inspirateur de ceux  qui  veulent
comprendre   le christianisme   se développant   de façon  vivante  ;
il a, au  sein des  écoles  ésotériques,  inspiré  ceux qui   avaient
à cultiver de  façon  ininterrompue  les enseignements   du christia-
nisme.  C'est  derrière les  grandes   figures spirituelles  qu'il se
tient, enseignant  sans  cesse  ce   que signifie  en fait le   grand
événement  de  Palestine."(32)
    Ainsi, en  dressant le   bilan de ce  court  examen   du   chemin
spirituel de   l'individualité de  Zoroastre,  nous  pouvons   dire :
depuis  des    temps  très   anciens, depuis   l'époque   proto-perse
et  même  encore   depuis l'époque  de l'Atlantide,   Zoroastre était
le grand  serviteur  de l'Esprit solaire, du Christ. Sur  le   chemin
de son service, sur l'étendue  de toutes ses nouvelles  incarnations,
il a  pu  amasser    en vérité   d'immenses  trésors  d'une   Sagesse
initiatique supérieure,  mais  dans  le  but de  les offrir  un  jour
pleinement   en  sacrifice  au  Tournant  des  âges  en  vue  de   la


212

préparation   de  la  descente   sur  Terre  du  Christ     Lui-même,
en   la remettant  toute   entière  au  Jésus  nathanéen   au   cours
des  dix-huit ans.  Grâce   à ce  haut  sacrifice, ayant  atteint  sa
culmination   dans   son  délaissement  des   enveloppes   de   Jésus
immédiatement     avant  le  Baptême   dans  le  Jourdain,  Zoroastre
a reçu  la possibilité de   participer de son   vécu au   Mystère  du
Golgotha, en  se  trouvant  dans le monde  spirituel le  plus  proche
de  la Terre, et ensuite, s'étant uni au corps éthérique   transformé
du  Jésus  salomonéen,  a pu   devenir le  participant  suprasensible
direct  des   entretiens de     quarante  jours. C'est    précisément
un  tel vécu  participant   du   Mystère  du  Golgotha  à  partir  du
monde   spirituel, et également    le séjour suprasensible  ultérieur
conjointement   avec  le    Christ ressuscité  jusqu'à    l'événement
de  l'Ascension, qui  furent le plus haut  fruit  de tout le   chemin
spirituel de  Zoroastre  sur l'étendue de millénaires,  et en    même
temps   le début   de sa  nouvelle  et  encore  plus  haute   mission
au sein de   l'humanité, mission du  Maître  Jésus, dont  nous  avons
déjà parlé ci-dessus.
    Dans  ce  sens  pour Maître  Jésus  lui-même   (pour  Zoroastre),
à partir de cette  époque dans  le cycle de l'année, la  résurrection
pascale et  les quarante jours qui s'ensuivent constituent à   chaque
fois la répétition   microcosmique des événements      macrocosmiques
qui s'étaient  accomplis autrefois, qu'il lui a  été donné de  vivre,
au  Tournant  des  âges,   directement à  partir des  mondes    supé-
rieurs. C'est   pourquoi  apparaît  profondément      thesmonique  le
fait que   Maître Jésus,  chaque   année, indépendamment     du  fait
qu'il soit incarné  à ce    moment dans un   corps physique  ou  non,
recherche   la répétition   microcosmique    de  ces  vécus  qu'il  a
pu  traverser une   fois de  façon    macrocosmique, afin  de  trans-
mettre  leurs fruits aux âmes  correspondantes   des hommes    prépa-
rées pour  cela, qui  ensuite emporteront  les  impulsions du  chris-
tianisme ésotérique,  assimilé  de cette  façon, au sein  de  l'huma-
nité.  Bien plus :  pour  tous   les    hommes aspirant     ardemment
vers une cornpréhensi`on   approfondie des   événements palestiniens,
ce  sont ces  temps    précisément (de  Pâques   à l'Ascension), qui,
dans le cycle de   l'année, sont les plus favorables à faire l'essai,
sur  le chemin     méditatif,   de s'approcher   spirituellement   de
Maître  Jésus,  de  devenir   dans  un  certain  sens  ses  disciples
ésotériques,  afin  d'entrer  en contact,  à  travers lui,   avec  la
plus haute  sagesse chrétienne,   avec la Sagesse  du  Christ ressus-
cité sauvegardée  par lui.
    Et  si toujours à nouveau,   d'année  en  année, en   renouvelant


                                                                  213

à  nous dans leur  connexion  chaque fois dans le cycle  de l'année :
à travers   la triple constellation de  Pâques dans   le  Macrocosme,
et la  Résurrection   du Christ   fêtée  sur  Terre par les   hommes.


            3. La  signification du Mystère  du  Golgotha
                      pour le monde  des Dieux

    Aux plus hautes  cognitions qui, au  XX-ème   siècle, ont pénétré
au  sein de l'humanité  par  l'Anthroposophie, appartient le dévoile-
ment   qu'elle fit de  toute  la signification cosmique  du   Mystère
du  Golgotha,  de  sa  signification angulaire  non   seulement  pour
les hommes    sur   Terre, mais   avant  tout  pour  les  Hiérarchies
supérieures  elles-mêmes,    pour le    monde  des  Dieux   lui-même.
C'est  dans les paroles suivantes que   Rudolf Steiner rend attentif,
en  caractérisant  le Mystère du  Golgotha   à partir de la cognition
suprasensible  des  enseignements    du  Christ ressuscité,  à  cette
mission   toute particulière  de  l'Anthroposophie   dans   le  monde
contemporain   : "C'est  ceci  le fait   divin : les Dieux   ont pour
leurs  propres  destins introduit le Mystère   du Golgotha,  en  tant
que  fait divin, dans l'évolution du  Cosmos,  les  Dieux  ont égale-
ment   laissé se dérouler, pour les  Dieux, ce Mystère  du  Golgotha.
Alors  qu'auparavant    tous  les faits  se sont  déroulés   dans les
mondes   spirituels-divins,   un  Dieu   est   maintenant   descendu,
et sur Terre  fut  accompli  un fait supra-terrestre sous  une  forme
terrestre   même.    Ce qui   s'est  accompli  sur le Golgotha,   fut
donc   un fait spirituel  transporté sur Terre. C'est  cela  l'impor-
tant,  que  l'on apprend   à  connaître  par   la science spirituelle
moderne    anthroposophique au sujet du  christianisme."(34)
    Essayons   maintenant  de pénétrer   quelque peu  plus  profondé-
ment   dans ce   que  Rudolf  Steiner  appelle ici  "l'important, que
l'on   apprend  à  connaître  par  la   science spirituelle   moderne
anthroposophique   au sujet du  christianisme". Pour  cela, tournons-
nous   à  nouveau  vers les   temps plus anciens   de l'évolution  de
l'humanité  sur  Terre, vers  ces temps  où  au nom  de l'acquisition
future  par l'homme     de la liberté individuelle,  il a été  permis
aux   Dieux conducteurs   du  Cosmos   l'imprégnation  de l'évolution
humaine   d'abord   par les   forces lucifériennes   à la   fin de la
période   lémurienne,   puis  par les   forces ahrimaniennes     à la
période  de l'Atlantide. Grâce  à l'influence de ces forces  adverses
sur   toute l'évolution terrestre,    l'homme a   pénétré  peu à  peu
sur le   chemin  le  menant   vers le   détachement  de plus en  plus


                                                                  215

originelle, du   Macrocosme.  Et si au  temps  de sa  vie sur  Terre,
l'homme,  à   travers les  Mystères lui  découvrant   quelques   mys-
tères  d'existence  d'avant   la naissance,   a  pu trouver   un  fil,
se   perdant de  plus  en plus, le  liant  avec  le monde  spirituel,
                   ---„içsait  devant   lui déjà  comme    un  rideau




          grand   du   monde  des   Dieux,  du  monde   des  Hiérarchies  supé-
          rieures.  La conséquence  en  fut l'apparition de la mort  sur Terre,
          de   cet unique  événement   dans la  vie  humaine, qui est  inacces-
          sible pour   aucun  des Dieux.   C'est  grâce à  la  pénétration dans
          la  vie humaine   d'une  manifestation  à  laquelle  même  les  Etres
          des  Hiérarchies  les plus  élevées n'avaient pas  accès,  qu'apparut
          au  cours   du  temps le   danger d'un  plein   détachement du  genre
          humain    d'avec  le  monde  spirituel.   En  d'autres  mots :  c'est
          en   danger  qu'apparut   toute  l'évolution  universelle  voulue des
          Dieux  supérieurs,  car elle est indissolublement liée  aux destinées
          de   l'humanité   sur Terre.   Dans  tous  les  autres  domaines   de  -
          la  vie terrestre,  les Dieux  avaient  encore la possibilité d'aider
          l'humanité   et   de la guider    dans  son  développement,   puisque
          tout  le  reste  demeurait   dans  une  mesure   ou  dans  une  autre
          dans  la  sphère  de  leur  cognition.  Ce  n'est  que  la mort   qui
          fut  cette  unique  manifestation  dans   les limites de  l'existence
          terrestre,  qui  fut inaccessible    à la cognition  des   Dieux,  et
          c'est la raison  pour laquelle elle devait rester un   mystère   même
          pour les   plus  grands d'entre  Eux.  On  peut   également dire  que
          la  mort devint  peu à  peu cet unique  point dans le tout universel,
          auquel    les Etres  des   Hiérarchies spirituelles-divines   avaient
          de  moins en  moins  accès. Ce  point,  ce furent en effet les forces
          adverses  de  Lucifer et  d'Ahriman   qui aspiraient à  le conquérir,
          afin  d'acquérir  à travers   lui la  possibilité avec  le temps   de
          se  rendre  maître  de  toute l'humanité,  de la  séparer définitive-
          ment  des   mondes  spirituels-divins, et de diriger de  cette  façon
          toute l'évolution de la Terre  dans un autre cours.
               Approximativement    à   l'époque  où   devait se  dérouler  sur
          Terre le  Mystère   du  Golgotha, le  processus venant  d'être décrit
          s'est  prolongé   tellement loin,  que    la véritable  cognition  de
          la  mort  a    presqu'entièrement  disparu  dans   l'humanité.  Grâce
          à   cela, la  mort  s'est de plus   en  plus présentée  aux    hommes
          comme     quelque   chose de   sombre,  d'obscur,   de  dépourvu   de
          lumière.   Dans  l'humanité s'est  peu  à peu répandue   une  horreur
          insurmontable   devant  la  mort,  car  l'homme  sentait instinctive-
          ment   que  dans  la mort  il  perd  de   plus en plus la possibilité
          de s'unir   à toute  sa céleste  partie originelle,  en  se  révélant '
          captif du.   sombre  royaume  illusoire   de  Lucifer et   d'AhrimarL
          C'est  en  tant  que royaume     d'ombres  dépourvu de  lumière   que
          s'était ressenti  déjà  à l'époque gréco-latine  le  monde   de l'au.
          delà, et  la mort devint  peu  à peu cette paroi qui séparait défini.
          tivement  l'homme,  en  tant  que microcosme,   de sa  céleste patrie

     Qu'est-ce  qui,  au  sens plus profond,  est  donc   advenu  de
cette façon  dans  le résultat  du  Mystère  du   Golgotha  pour les
Dieux    mêmes,   pour les   Etres  des   Hiérarchies  supérieures ?
- A   cette question  on  peut  répondre  ainsi : jusqu'au  Mystère




          se dire :  "Nous  perdons la possibilité que   nos serviteurs inter-
          viennent dans  les âmes  des  hommes.   Par le fait que nous n'avons
          pas  pu retenir  Lucifer  et Ahriman,   nous ne   sommes  en  mesure
          d'agir que  jusqu'à  ce moment   à  travers  nos serviteurs. Ensuite
          apparaissent  dans les  âmes  des    hommes des forces, qui  ne peu-
          vent  plus  être dirigées  par  les  Anges,  les   Archanges et  les
          Archais.  Les  hommes   nous  échappent  par les  forces  de Lucifer.
          et   d'Ahriman."(40) Ces  "forces",  se trouvant  en  le pouvoir  de:
          Lucifer et  d'Ahriman,  qui  "apparaissent dans les âmes   des  hom-
          mes"  et  que ne   peuvent plus diriger les  Etres  de la  troisième ,
          Hiérarchie, sont en effet les forces de la  mort.
             La   mort fut  de cette façon   pour les  Hiérarchies supérieures
          elles-mêmes,  ce qui  devait  au  cours du   temps  isoler définitive-
          ment  les hommes   du   monde  spirituel-divin, en  jetant un  abîme
          infranchissable entre le  Macrocosme    et  le   microcosme (l'huma-
          nité), ce qui  mènerait l'homme,  en fin  de compte,   à la destruc-
          tion  définitive de  son  âme.  C'est   précisément  pour  cela  que
          seule une  véritable cognition  du  mystère  de la  mort, et  égale-
          ment  son   imprégnation  par les Forces  divines supérieures,  pou-
          vaient  être  l'unique  moyen   pour les Dieux   de   ne pas  perdre
          pour  Eux   l'évolution terrestre, et   pour les  hommes,   l'unique
          portail   menant dès  le  début  vers   une  véritable cognition  du
          rapport entre le  micro-  et  le   Macrocosme,(41)  et ensuite, vers
          une  nouvelle  union consciente    avec ce   dernier.  - Cette  plus
          haute cognition   de la mort, atteinte   désormais  par la  complète
          victoire   remportée sur  elle, fut   effectivement    apportée dans
          le monde  par le Christ,  Qui,  en tant que  Dieu,  ayant   Lui-même

          traversé la mort   sur le  Golgotha,  a pu   apprendre à  connaître,


          et ensuite  le   communiquer  à  toutes les Hiérarchies supérieures;
          cette unique   cognition  qui leur  manquait.  -   Par ce  qui vient
          d'être dit, nous touchons ici le   Mystère central  du christianisme
          ésotérique, accessible à  notre  époque  seulement  à la plus  haute'.
          cognition intuitive, dont faire  l'annonce à l'humanité  contempo-..,
          raine constitue une très  importante   mission  de  la Science spirï
          tuelle d'orientation anthroposophique   : "Et   il  fut décidé  dans'
          le royaume   des   Dieux  d'envoyer   en  bas  sur  Terre  un  Dieu,:
          afin qu'il  traverse en tant  que  Dieu  la  mort,  et qu'il reçoive..
          dans  la sagesse  des  Dieux  le   vécu de   la mort.  C'est ce  qui
          se dévoile  par  la  contemplation intuitive  du  Mystère   du Gal-.
          gotha, par   lequel n'est  pas    seulement  advenu  quelque   chose
          pour  l'homme,   par lequel   est advenu   quelque  chose  pour  lee
          ni.me."(42)

le Mystère   du  Golgotha, c'est-à-dire la   mort, lorsque le  Christ...:-
s'était  réuni  avec  le destin de   l'humanité terrestre, au  point
de  vouloir   avoir avec  cette    humanité  terrestre  en  commun.,s,
le fait  d'avoir traversé   la  mort. Cet    événement  du Golgotha:.::
n'est  donc  pas seulement   un  événement    de la  vie terrestre ;
cet    événement  du  Golgotha   est  un  événement     du vécu  des
Dieux.  Ce   qui s'est  déroulé sur  Terre,  et ce  qui  surgit dans
le coeur humain   en  tant  que cognition   de  l'événement du  GoJ1.
gotha,  cela est  l'image   de  quelque chose     d'immensément plus
vaste,  plus  grandiose,  plus  puissant, plus   sublime,  qui s'est
déroulé  dans le  monde     des Dieux    lui-même.  Et  la traversée:
de la   mort sur  le  Golgotha   par  le  Christ est  un   événement
par  lequel la  première  Hiérarchie est  parvenue  dans  une région
plus élevée.  De  ce  fait je devais toujours vous  dire : la Trinité.
se trouve   en  fait  au-dessus des   Hiérarchies.  Mais  elle y est.
parvenue   seulement  au  cours de l'évolution.  L'évolution  a
partout."(43)
   Afin  de  s'approcher quelque peu  de plus près  vers  la  compr&
hension  de  ces paroles  bouleversant  en  vérité  l'âme, on peut...
se tourner  vers le cycle de   conférences traitant de  la vie  entre': '
la mort  et   une   nouvelle  naissance,  tenu  en  1914   à  Vienne
Dans  la deuxième    conférence de   ce cycle, Rudolf   Steiner pose
la question  : y a-t-il quelque chose   d'analogue  à  une "religion'.
dans dans la contrée spirituelle, dans le royaume des Hiérarchies ?,
Puis,  y répondant,   il dit :  "Devant les  Dieux  se  dressait, en
tant que le  but de leur  création, l'idéal  d'homme, et  plus précl-.
sément   cet  idéal    d'homme  qui  en réalité  ne  s'épanouit paf;  I
tel qu'est  actuellement  l'homme   physique, mais  comme   pourrait
arriver  à épanouissement    la plus  haute vie  humaine   animique.
spirituelle dans les  germes parfaitement  épanouis  de cet    homme
physique  [c'est-à-dire   l'image  de   l'homme  ayant    pleinement
réalisé en   lui le principe du  Soi  spirituel, de  l'Esprit-Vie et
de l'Homme-Esprit].   Ainsi  se dresse  devant  les Dieux,  en  tant
que but, en  tant   que  plus haut idéal, en  tant  que religion des
Dieux,  une   image  de  l'humanité.  Et  comme   sur  une lointaind
rive de  l'existence des Dieux,  s'élève  pour les  Dieux  le temple
qui  représente, en tant  que   le plus haut exploit artistique  des
Dieux, le reflet  de  l'exister divin en  l'image de   l'homme."(44)
   On    peut dire :  ce  sont  leurs meilleures  forces  créatrices
que les  Hiérarchies  sacrifièrent  pour la  formation  de   l'homme
au cours  des   périodes de  Saturne, du Soleil, de la  Lune   et de
la Terre,  avec,  en  outre, que    l'homme puisse  un  jour -  aprà


220


                                                       221         11

   le  Logos  Lui-même  sur Terre,  et  en Lui  "le Logos devint chair" ;
   par  cela 11   a manifesté   le But  final  des   Dieux sur la  Terre
   même.    C'est pourquoi  nous   pouvons dire  que  ce   qu'auparavant
   les  Hiérarchies  spirituelles vivaient   et  qui  ne  se  découvrait
   qu'en   haut  de la Lumière    à la  plus haute  divinité, cela, elles
   pouvaient    à  présent  le  contempler  également   en  bas,  sur la
   Terre    même.(47)  A  présent  les  Hiérarchies supérieures  avaient
   comme    un miroir  le plus  sublime pour leur  conscience le "reflet
   de  l'Etre divin dans  l'image de   l'homme"  manifesté par le Christ
   sur   le Golgotha.  Et  cela leur a   permis  alors  de s'élever vers
   le  plus   haut, couronnant    tout  le  Cosmos    hiérarchique, afin
   de  trouver   de  cette  façon  à   présent  toute la   plénitude des
   connaissances    et des  forces,  à   l'aide desquelles  ils  peuvent
   à   l'avenir  également  mener   l'humanité,  autrefois  née d'elles,
   à travers la  victoire  remportée sur la mort,  vers la  Résurrection
   finale  dans les  mondes   de l'Esprit,  vers la réalisation  de  cet
   idéal qui   leur fut  dévoilé  dans  le  monde   physique même,    en
   tant  que   but  final de  toute l'évolution  universelle,  par Celui
   qui a   traversé la mort et  qui l'a conquise pour   la vie éternelle,
   par le Christ-Logos.

       C'est   précisément  ce  mystère  fondamental   sur le  Golgotha,
   et  également    sa signification  pour  les Hiérarchies  supérieures
   et  pour  toute  l'évolution de  l'humanité  sur Terre, en  tant  que
   fait  unissant à  nouveau  le   monde   des Dieux  et  le  monde  des
   hommes,   le     Macrocosme  et  le  microcosme,    que le  Christ
   annoncé   après  sa Résurrection à   Ses disciples, lorsque "quarante
   jours durant  il se révélait à  leurs   âmes  contemplantes,  et leur
   parlait  des   Mystères  du  royaume   de   Dieu".(48)  En  ces jour,
   Il leur ouvrit cette cognition   supérieure du  Mystère du  Golgotha,
   qui,  en commençant     seulement  à  partir  de  notre époque,  doit
   pour  la  première  fois, grâce à la Science  spirituelle d'orientation
   anthroposophique,   se   répandre  dans   l'humanité.   Car, d'aprn,t
   les paroles   de Rudolf  Steiner,   "Ce  n'est  qu'à l'instigation do
   la  Science initiatique  que nous   pouvons  lever notre regard  vet,
   le  fait du  Golgotha   accompli  au  sein  de l'existence terrestre,
   en  tant que quelque   chose qui a été inséré dans la  Terre simului-
   nément   en tant que  chose cosmique et terrestre."(49)






   222




4. La  signification du Mystère du Golgotha
       pour  le monde  des  hommes

            •          firAtion macrocosmique    du   Mys-

le principe    Lucifer-Ahriman        La  mort   est   devenue  cette
caricature du   Père  par  le fait que   Lucifer-Ahriman  s'est  mêlé
à  l'évolution  humaine.    La  mort  fut   la  conséquence,  l'effet
de l'influence   de Lucifer-Ahriman."(53)   C'est   pourquoi  "Jamais
la fausse  figure de la mort  n'aurait pu partir de la vie  de l'hom-
me,  si la cause  -  Lucifer-Ahriman - n'avait pas  été écartée."(54)
Et c'est    seulement  l'Etre du  Christ,  divin  et  appartenant   à
tout le   Macrocosme,  ayant  Lui-même  traversé la mort  et   Payant
vaincue, qui  a   pu  par  cet  acte  la  soustraire  à la  puissance
de   Lucifer et   d'Ahriman,  et  la  rendre  à  nouveau  au    monde
des  Hiérarchies  supérieures,  au   monde  du   Père :   "Vint alors
cet être sur Terre, et écarta justement   au bon moment...   Lucifer
Ahriman,   élimina la  cause  de  ce  qui a  apporté  la  mort   dans
le monde.  Donc  cela  devait être  un être qui  n'avait   aucunement
affaire  aux causes     comme il  s'en trouvait  d'ordinaire au  sein
de l'humanité.   A tout   ce  par  quoi les hommes   ont  enduré   la .
mort, c'est-à-dire  à  tout ce  qui fut provoqué  par  Lucifer,  plus
tard par   Ahriman...  à  tout  ce  par quoi   l'homme   est   devenu
coupable,  à tout  cela  cette  entité ne devait  aucunement    avoir
af f ai re."(55)
   Comment    s'est  donc   déroulée la victoire remportée    sur les
forces  de Lucifer  et d'Ahriman    par le  Christ  au temps   de  Sa
vie  sur Terre   dans  le  corps  de  Jésus de   Nazareth  ?   Rudolf
Steiner décrit  ce  processus dans  les  termes  suivants : "A l'ins-
tant de  sa  vie où le corps  astral  du  Christ Jésus avait   en lui
tout ce  qui peut être voilé  par l'incursion luciférienne,   commen-
ça son  apparition en  tant qu'instructeur  de l'humanité.  A  partir
de cet  instant  fut implantée  dans l'évolution  terrestre   humaine
la disposition  à accueillir  la sagesse  par  laquelle, peu  à  peu, .
le but  physique  terrestre  peut être atteint.  En  cet  instant  où
l'événement  du   Golgotha s'était  accompli,  c'est l'autre disposi-
tion qui fut inoculée  à l'humanité, par  laquelle l'influence d'Ahri-
man  peut  être  retournée  en  le bien.  En le  sortant  de  la vie,
l'homme    peut désormais    emmener   à travers  le portail   de la•
mort ce  qui l'affranchit de  l'esseulement dans le  monde spirituel,
Ce   n'est pas  seulement  pour   l'évolution humaine  physique   que
l'événement  de   Palestine se  tient  au   centre, mais    également
pour le  restant  des  mondes    auxquels   appartient l'homme.    Et
lorsque le   'Mystère  du  Golgotha'   s'était accompli,  lorsque  la
'mort   sur la croix'  a   été soufferte, alors  apparut  le   Christ
dans le  monde   dans  lequel les   âmes  séjournent après  la  mort,
et remit  la  puissance    d'Ahriman à sa   place. A  partir  de  cet


224

instant, la  région,   qui fut  appelée 'royaume    d'ombre'  par les
Grecs,  fut  traversée  par  cet éclair d'Esprit  qui  montra  à  ces
êtres, qu'a  nouveau   la lumière devait y  venir.  Ce qui fut acquis
par   le  'Mystère  du  Golgotha'    pour le  monde    physique, cela
jeta  sa   lumière  vers le  dedans  du monde  spirituel."(56)   - Ce
n'est que  grâce  à une telle  victoire  remportée sur les puissances
de  Lucifer  et   d'Ahriman  dans les mondes  terrestre et  suprater-
restre, que  le   Christ a   réellement pu  allumer  dans l'existence
terrestre  le   "nouveau Soleil de   la vie", et,  dans  la   Lumière
de  ce Soleil,   manifester  à l'humanité   les véritables  traits de
la  mort :   "Le  Christ  Jésus a   épousé  la mort,   est parti vers
cette    mort  qui   devint  l'expression  caractéristique  du  Père,
s'est réuni  à  cette  mort.  Et  de   ce mariage    du  Christ Jésus
avec  la  mort est  né le début d'un Soleil-de-Vie.  C'est une  image
trompeuse,   une  mâyâ   ou  illusion, que  la mort  soit équivalente
à  la douleur.  La  mort,   lorsque les   hommes au  cours  du  temps
apprendront    à la laisser  s'approcher    d'eux    comme elle s'est
approchée  du   Christ, c'est en   vérité le  germe  de la  vie [cos-
mique]."(57) Et   plus loin : "Plus jamais  le nouveau  soleil-de-vie
ne  serait apparu,  si la  mort n'était  pas  venue   dans  le  monde
et  ne s'était  pas laissée  vaincre  par le  Christ.  Ainsi la  mort
est venue  dans le   monde,  car de ce Père une  fausse  image-reflet
s'est créée  dans  la mort.  Et  le Christ  est  venu dans  le  monde
pour  créer  une  vraie   forme,   une vraie    post-image  du vivant
Dieu-Père.   Le   Fils est le  descendant   du Père,   qui  manifeste
la  vraie forme   du  Père.  En  vérité le  Père  a  envoyé son  Fils
dans  le monde,(58) pour  que la vraie nature  du Père soit  manifes-
tée,  c'est-à-dire  la  vie  éternelle,  qui  se  dissimule  derrière
la  mort   temporelle."(59)  C'est  cette pensée  qui  est   exprimée
également    dans les  paroles de l'Evangile  selon   Jean : "Je suis
issu  du  Père [Macrocosme]  et  suis venu  dans le  monde  terrestre
[microcosme].   Et  à  présent je  quitte  à  nouveau  le  monde  des
sens  et je  vais vers le  Père."(60) -   En  elles est contenu  déjà
le  noyau    fondamental   de  tous   les    enseignements ultérieurs
du  Ressuscité  : Je   suis venu à  partir  du Macrocosme    vers  le
microcosme,   J'ai  vécu  l'événement   fondamental  du   microcosme,
la  mort, et   à présent je  pars  à  nouveau  vers  le   Macrocosme,
vers  le  Père  : je pars  vers le   Père avec  ceci, afin  que  tous
ceux  qui  accueillent   en  eux l'impulsion  du  Christ   puissent y
venir.(6 I)

    De  ce qui  a été  dit nous  voyons  maintenant  ce en  quoi con-


                                                                  225

              siste la signification   du  Mystère    du  Golgotha  pour  les  deux
              mondes  :  le divin et  l'humain. Grâce  à Sa   traversée de  la mort
              et  à la victoire remportée  sur elle, le Christ    comme s'il ouvrait
              tout  grand  pour tous  les temps à  venir le  grand portail unissant
              les deux   mondes,   d'un  côté   permettant   désormais  aux  Anges,
              Archanges   et Archais,  et  à travers   eux à  tout  le  restant des
              Hiérarchies,   de prendre   à  nouveau sur   soi et  dans une  pleine
              mesure   la  conduite de   l'humanité terrestre,(62)  et  de l'autre,
              ouvrant  devant   les   hommes  le  chemin d'une nouvelle   ascension
              consciente   dans  les  mondes    supérieurs : "Oui,   je vous  dis :
              vous  verrez   comment   le  ciel  s'ouvre et     comment les   Anges
              de  Dieu montent    et  descendent au-dessus  du Fils  de   l'Homme."
              (63)
                  C'est précisément   une telle cognition du Mystère  du  Golgotha,
              en  tant que  l'événement   central unissant  directement le   Macro-
              et  le microcosme,    que fut également    posée par   Rudolf Steiner
              à   la base  de ce   rythme,  dans   lequel, le  25  décembre   1923,
              il a  pour la  première fois lu  au  Congrès  de Noël  la  Méditation
              de  la Pierre  de fondation  : d'abord   les parties   microcosmiques
              des trois  premières  parties, puis la quatrième   partie "Au   tour-
              nant des  âges...", et  en  conclusion  encore  une fois  ces parties
              microcosmiques,   mais  à   présent déjà  en union   avec les parties
              macrocosmiques.(64)   Ainsi jusqu'à la     substance-même du  Congrès
              de  Noël   - à travers tout  le    développement  de vingt-et-un  ans
              de  l'Anthroposophie  -  s'étend  d'un fil   rouge  cette   cognition
              fondamentale   du   Mystère  du  Golgotha,   formant le   centre-même
              de  l'essence  du christianisme  ésotérique,  et   ayant  ses sources
              dans les   enseignements   ouïs  intuitivement du  Christ ressuscité.